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Netanyahu en Inde : les enjeux économiques et géopolitiques

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Le chef du gouvernement israélien a rendu visite à son homologue indien Narenda Modi la semaine du 15 janvier. Cette visite arrive six mois après la visite historique du Premier ministre indien en Israël, une première depuis l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays en 1992.

C’est la deuxième fois qu’un Premier ministre israélien se rend en Inde, après Ariel Sharon en 2003. Cette visite s’inscrit dans un processus de rapprochement des deux Etats depuis l’arrivée de Narenda Modi au pouvoir en Inde en 2014. Les deux chefs de gouvernements ont, en effet, à plusieurs reprises, témoigné de leurs affinités, notamment en se félicitant mutuellement sur les réseaux sociaux.

Une visite à visée économique

Narenda Modi avec Gadi Eizenkot

L’objectif de cette visite pour le Premier ministre israélien est clair : développer la coopération économique et commerciale entre les deux pays. Pour ce faire, B. Netenyahu s’est entouré de 130 hommes d’affaires pour l’accompagner lors de cette visite. Technologie, entrepreneuriat, innovation, sécurité informatique, agriculture, énergie, eau, cinéma et armement étaient notamment au programme des discussions. L’une des raisons de cette visite est d’ailleurs la suspension d’un contrat de 500 millions de dollars pour des missiles antichars israéliens, car N. Modi préfère privilégier le « Made in India ». Rappelons d’ailleurs que l’armement est un axe majeur de la relation entre les deux pays : Israël est en effet le 4ème fournisseur d’armes de l’Inde, qui, de son coté, absorbe la moitié des exportations en armement de l’Etat hébreu. Les deux pays ont signé des accords dans les secteurs du pétrole, du gaz et des énergies renouvelables, et ont aussi exprimé leur souhait de promouvoir le commerce bilatéral et l’investissement.

Et des arrière-pensées géopolitiques

Cette visite intervient quelques semaines après le vote à l’ONU de la résolution condamnant la décision américaine de reconnaître Jérusalem en tant que capitale d’Israël. L’Inde avait voté pour cette résolution. Le Premier ministre israélien a déclaré « regretter cela », sans pour autant que cela n’ait d’impact majeur sur la relation entre les deux Etats. Le sous-continent a d’ailleurs historiquement été en faveur de la cause palestinienne. Cela peut s’expliquer par plusieurs facteurs : la forte communauté musulmane en Inde, l’héritage tiers-mondiste anti-colonisateur, ainsi que sa volonté de garder de bonnes relations avec les pays arabes, principale source d’approvisionnement en pétrole. Néanmoins, l’arrivée de N. Modi au pouvoir en 2014 a changé la donne. Depuis ce changement, l’Etat indien a arrêté son soutien systémique à la cause palestinienne et a amorcé un processus de rapprochement avec Israël, qui s’est soldé par la première visite d’un premier ministre indien en terres israéliennes, en juillet 2017. De son coté, B. Netanyahu cherche à s’entourer d’alliés parmi les pays émergents afin de continuer sa politique d’isolation de l’Iran, son principal ennemi dans la région.

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