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Xi Jinping en visite au Sénégal : regain d’attention chinoise à l’ouest

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Le président chinois Xi Jinping s’est rendu à Dakar, au Sénégal, pour une visite d’État. Il s’agit d’une première en Afrique de l’Ouest, habituellement moins considérée dans la politique africaine de Pékin. Le président chinois s’investit donc de manière totale sur le continent. Mais quels sont les avantages et les risques pour les pays d’Afrique face à ce géant ?

Xi Jinping le président chinois en visite au Sénégal.
Xi Jinping regarde à l’ouest.

Xi Jinping a entamé une tournée africaine de neuf jours, jusqu’au 27 juillet. Actuellement en Afrique du Sud où se déroule le sommet des BRICS – Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud – le président chinois s’est rendu entre autres au Sénégal pour une visite d’État de deux jours.

Un point d’importance puisqu’il s’agit de la première visite du leader dans le pays et en Afrique de l’Ouest. Il a été accueilli par son homologue, Macky Sall. Les deux chefs d’État se sont entretenus à huis clos et ont signé dix accords. Ces derniers portent sur des domaines variés, de la justice à l’aviation civile, en passant par la coopération économique et technique.

Xi Jinping se tourne vers l’Afrique francophone

Une évolution de la tendance des ambitions chinoises en Afrique se dessine. En effet, la région africaine francophone était moins convoitée par Pékin. Elle possède une moindre présence de pétrole – l’Afrique intéresse notamment la Chine pour combler son besoin croissant en ressources – et une densité de population plus faible. Un marché moins intéressant pour Pékin qui est néanmoins le second partenaire commercial du Sénégal, derrière la France.

Xi Jinping fait donc preuve d’un intérêt accru à travers cette visite officielle en personne. L’intérêt pour la Chine est de renforcer sa présence sur le continent – dont elle est le premier partenaire commercial depuis dix ans – en ne négligeant aucune zone. De plus, le Sénégal représente une croissance stable et importante – 7 % sont prévus pour 2018[1]. Il s’agissait également de préparer le Forum de coopération Chine-Afrique, qui aura lieu en septembre à Pékin.

Des rapports asymétriques non sans risques pour les pays africains

Le projet des routes de la soie est au cœur de ces ambitions chinoises en Afrique. La sécurisation des approvisionnements énergétiques, l’objectif de puissance chinois à l’international impliquent l’Afrique et ses richesses, sa main d’œuvre, son soutien politique. C’est pourquoi les rapports sino-africains sont multiformes : militaires, commerciaux, infrastructures… Les pays du continent voient en la Chine un nouveau modèle moins contraignant sur certains aspects et accompagné d’une capacité d’investissement gigantesque. Cependant, les risques de dépendance et d’endettement vis-à-vis du géant chinois sont très présents. La relation Chine-Afrique demeure très asymétrique.

[1] Audrey Parmentier, « Le président chinois Xi Jinping poursuit sa tournée africaine », La Croix, 23 juillet 2018.

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Jessy PÉRIÉ

Diplômée d'un Master 2 en Géopolitique et prospective à l'IRIS, Jessy Périé est analyste géopolitique et journaliste, spécialisée sur la zone Asie orientale. Elle s'intéresse particulièrement aux questions de politique extérieure chinoise et japonaise.

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