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Fukushima, neuf mois après

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Nul doute que l’accident nucléaire de Fukushima du 11 mars 2011 est l’un des évènements clés de l’année. Provoqué par la combinaison du tremblement de terre, du tsunami et d’une possible (la question reste sujette à débat) erreur humaine, la catastrophe de Fukushima a eu et aura des conséquences profondes pour le Japon et pour le monde.

L’archipel nippon restera durablement marqué par ce qui est un véritable drame national. Au niveau politique, l’impact de Fukushima est paradoxal : l’ancien premier ministre Naoto Kan a certes été contraint de démissionner, accusé d’avoir « mal géré » la crise et surtout de n’avoir pas réformé le système énergétique japonais à temps. Cependant, son parti, le PDJ (qui a mis fin à un demi siècle de domination du PLD) n’a guère été touché : c’est bien la politique énergétique du PLD qui a été durement attaquée par les Japonais.

Au niveau économique, la capacité de redressement du Japon est stupéfiante. La catastrophe a en effet provoqué une très grave pénurie d’énergie dans l’archipel, puisque toutes les centrales nucléaires ont été suspendues jusqu’à ce qu’elles passent avec succès un test de sécurité, alors même que le nucléaire représentait 30% de la production électrique du Japon (actuellement, seul un dixième des centrales nucléaires nippones ont repris leur activité). Le Japon a donc réussi à gérer une chute brutale de 30% de sa production d’électricité sans effondrement économique, et cela par des plans massifs de réduction de la consommation électrique et par l’investissement massif et immédiat dans les énergies renouvelables (notamment dans le solaire, domaine où le Japon dispose d’une nette avance technologique). Le gouvernement japonais a cependant souligné qu’il n’envisageait pas une sortie du nucléaire, mais il a renoncé à une augmentation de la part du nucléaire dans la production électrique totale du Japon (l’objectif, avant Fukushima, était de passer de 30% à 50%).

Pour tous les partisans de l’énergie nucléaire, Fukushima a été un choc : la catastrophe a eu lieu dans un pays riche et au combien moderne, où la technologie était parfaitement maitrisée.

L’accident nucléaire de Fukushima a remis dans de nombreux pays le débat sur l’énergie nucléaire au premier plan. On peut distinguer deux groupes de pays. Tout d’abord, des pays comme la Suisse, l’Italie ou l’Allemagne ont décidé une sortie, progressive mais a priori définitive, du nucléaire, l’argument majeur étant le principe de précaution compte tenu de l’importance du risque nucléaire (la probabilité d’un accident demeure extrêmement faible, mais ses conséquences sont terribles). Parallèlement, des pays comme la Grande Bretagne, la France ou la Chine ont exclu toute sortie du nucléaire qui reste, pour eux, un axe incontournable de leur politique énergétique. Néanmoins, Fukushima n’aura laissé aucun pays doté du nucléaire civil indifférent, car tous ces pays ont, au minimum, mis en place de nouveaux tests et de nouveaux protocoles de sécurité. L’accident a également permis de mettre en lumière et de diligenter des enquêtes sur les centrales nucléaires des anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale, obsolètes et mal entretenues.

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