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Nouvelle attaque meurtrière à l’ouest de la Côte d’Ivoire

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Un an après la fin du conflit politico-militaire ivoirien de 2010-2011, la Côte d’Ivoire n’en a toujours pas fini avec ses anciens démons : hier, sept casques bleus de l’ONUCI – Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire – ont été tués lors d’une embuscade tendue dans le sud-ouest du pays par des forces pro-Gbagbo présentes au Liberia, embuscade au cours de laquelle huit civils ivoiriens auront également perdu la vie.

Avec l’arrestation de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011, beaucoup avaient espéré l’apaisement progressif des tensions dans la région, après plusieurs années de guerre et de conflit dont les conséquences ne se comptent plus sur la société ivoirienne : quelque 3000 morts pour le seul conflit politico-militaire de 2010-2011, près d’un million de personnes déplacées, sans compter la résurgence des violences ethniques à l’intérieur de la région. Mais cet espoir aura été de courte durée car malgré l’investiture d’Alassane Ouattara le 21 mai 2011 et la condamnation de Laurent Gbagbo quelques mois plus tard, les tensions demeurent toujours dans le pays.

Au centre de ces préoccupations se trouve l’ouest ivoirien, région limitrophe au Liberia et à la Guinée, où les attaques meurtrières semblent se multiplier depuis la fin de la crise politico-militaire de 2010-2011 : depuis juillet 2011, « au moins 40 personnes ont été tuées » selon un rapport publié mercredi par l’ONG Human Rights Watch, s’inquiétant de la résurgence de ces raids en provenance du Liberia accusé de pratiquer « la politique de l’autruche face au flot de criminels de guerre qui ont franchi la frontière libérienne à la fin de la crise ivoirienne ».

Conséquence directe de ces attaques opérées sur fond de violences ethniques, des milliers de déplacements au sein de la population à l’intérieur du pays, et un défi sécuritaire de taille pour le gouvernement du président Alassane Ouattara, pourtant conforté en décembre dernier par l’obtention de la majorité absolue des sièges à l’Assemblée nationale avec le boycott des élections par le parti de Laurent Gbagbo.

L’attaque survenue hier sur plusieurs villages ivoiriens situés au sud de la ville de Taï se veut la révélatrice de ces tensions persistantes :

« Première attaque de ce genre » contre l’ONUCI selon un responsable de l’opération lancée en avril 2004 face à la première crise polico-militaire ivoirienne, l’embuscade a fait sept morts du coté des casques bleus et au moins huit victimes parmi les civils ivoiriens, après plusieurs rumeurs d’attaques imminentes ayant provoqué la fuite de centaines de villageois de la région.

En réponse à cette attaque, la réaction a d’ores et déjà été programmée du côté du gouvernement ivoirien, soutenu par le Conseil de sécurité de l’ONU qui s’est dit fortement inquiété par la montée de l’insécurité dans cette région frontalière au Liberia : selon le chef d’état-major de l’armée ivoirienne, le général Soumaïla Bakayoko en visite hier à Abidjan, « du 15 au 25 juin, une manœuvre militaire ivoiro-libérienne aura lieu à l’ouest » du pays, signe que le conflit ivoirien n’est pas prêt de s’achever.

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