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Les élections kenyanes, phare de l’avenir africain ?

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Alors que les soubresauts politiques ne touchent désormais plus seulement l’est du continent, le Kenya a l’occasion de montrer qu’il demeure au moins un pays en Afrique subsaharienne où ni la guerre ni l’autocratie ne domine.

En 2007, le Kenya, jusqu’alors relativement stable politiquement, était tombé dans une fièvre de violences ethniques après des élections présidentielles controversées. La probabilité que le pays retombe dans la violence à l’issue du scrutin présidentiel de ce jour persiste. La première raison est simple : le pays reste dominé par les mêmes têtes politiques. Le favori de l’élection, Raila Odinga, a été le finaliste malheureux de la dernière élection, et a depuis assuré le poste de Premier Ministre. En face de lui, Uhuru Kenyatta n’est autre que le Vice-premier ministre, et reste sous le coup d’un procès de la Cour Pénale de La Haye pour ses agissements lors de la crise de 2007.

Le Kenya peut redonner l’espoir en l’Afrique

Le Kenya n’est pas un pays africain comme les autres. Ses habitants ont encore la chance de pouvoir changer les choses par un simple vote, ce que bon nombre de leurs voisins ne peuvent plus faire depuis des années. A ce titre, le Kenya incarne l’espoir. Economiquement, une flambée de violences semblable à celle de 2007 pèserait lourdement sur l’économie kenyane ainsi que celle des pays de la région des Grands Lacs (Ouganda, Burundi, etc.), pour lesquels le Kenya est un passage obligé pour le commerce. Politiquement, ce serait également un grave coup dur, tant l’implication du Kenya dans la lutte contre le terrorisme est forte. L’affaiblissement (très relatif) des shebab somaliens est le résultat de cet investissement kenyan.

Le pays a déjà fait beaucoup pour apaiser la situation. Les candidats ont promis d’accepter le résultat des urnes, et une commission électorale a été créée, en espérant qu’elle soit aussi impartiale que possible. Il n’en reste pas moins que les doutes persistent sur la situation politique. On pensait que l’Afrique subsaharienne en avait fini avec la décennie du chaos (1993-2003), mais les derniers événements en Afrique de l’Ouest nous prouvent le contraire. Les seuls clivages ethniques ne suffisent pas à expliquer pourquoi le continent n’arrive pas à trouver une alternative aux deux grandes formes de pouvoir y régnant: pouvoir fort ou quasi-anarchie politique. Souhaitons que le Kenya redonne espoir à tous ceux qui défendent bon nombre de clichés qui ont désespérément la vie dure.

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