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Le mouvement islamiste des shebab revendique le double attentat de Kampala

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Hier, un double attentat perpétré dans la capitale de l’Ouganda a fait au moins 74 morts. Revendiqué par Al-Shabbaab, groupe islamiste somalien qui souhaite une application stricte de la Charia, cet attentat est le plus meurtrier depuis celui d’Al-Qaïda contre les ambassades américaines à Nairobi et Dar-es-Salam qui avait fait 224 morts en 1998. En outre, les explosions ont eu lieu durant la finale de la coupe du monde de football, sport jugé « non islamique », dans un pays qui offre un soutien militaire aux opérations de maintien de paix de l’Union Africaine (UA) en Somalie.

Pourtant, jusqu’à présent, cette organisation somalienne créée en 2006 n’agissait qu’à l’intérieur de la Somalie, notamment au Puntland et en Somaliland, et contrôle aujourd’hui plus des trois quarts du territoire somalien. Or, il est aujourd’hui patent que l’idéologie du mouvement à l’origine des attaques d’hier, qui constituent d’ailleurs son premier acte extérieur à la Somalie, cherche de plus en plus à se rapprocher de celle d’Al-Qaïda. D’ailleurs, les liens avec Al-Qaïda semblent très étroits, puisque l’intensification des activités américaines dans les zones tribales du Pakistan pousserait de nombreux chefs d’Al-Qaïda à rejoindre la Somalie, nouveau sanctuaire du terrorisme mondial. Le groupe somalien cherche donc à réaliser des coups de force afin de se faire respecter au sein de la nébuleuse islamiste.

Le sommet de l’UA, institution faisant office de cible pour les shebab, qui doit se tenir du 19 au 27 juillet, n’est cependant pas remis en cause. Mais une aide de la communauté internationale serait la bienvenue pour aider les forces de l’UA afin de tenter de sécuriser la Somalie, un pays en proie à de sérieux troubles et qui se transforme en base pour la mouvance islamiste. En effet, seuls 6000 hommes, fournis par l’Ouganda et le Burundi uniquement, sont présents en Somalie pour la mission de l’UA (Amisom), qui a rapidement condamné ces attentats. Le Kenya a annoncé avoir renforcé la sécurité à ses frontières, et le Burundi peut lui aussi craindre des attaques sur son sol.

Après les attaques terroristes des talibans au Pakistan, les Etats-Unis sont plus que jamais sur le qui-vive et conscients de la menace terroriste. Barack Obama a d’ailleurs annoncé que les États-Unis étaient « prêts à fournir toute aide demandée » par l’Ouganda, un signe de bonne volonté qui devra être suivi d’effets si les Etats-Unis souhaitent réellement contrecarrer les plans d’une organisation islamiste en pleine croissance et prêt à tout pour être reconnue par Al-Qaïda. La guerre contre le terrorisme international serait-elle déjà perdue ? Les récents événements ne peuvent qu’aller dans ce sens.

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