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Rétrospective 2013 : le sort de la Syrie suspendu aux décisions de la communauté internationale

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Il y a un an, nous vous présentions en trois points clés la situation en Syrie. Contrairement à ce qu’on aurait pu penser, le conflit syrien n’a pas trouvé d’issue en cette année 2013. Qu’est-ce qui a changé en 2013 ? Ou en est la situation aujourd’hui ? Que peut-on espérer pour 2014 ? Eléments de réponses.

On a pu, à plusieurs reprises, penser que le conflit syrien pourrait arriver à son terme cette année. La découverte par des journalistes du quotidien Le Monde de l’utilisation d’armes chimiques en Syrie aurait pu faire pencher la balance. Barack Obama avait en effet qualifiée de « ligne rouge » l’utilisation d’armes chimiques en Syrie. Ainsi, cet été, une intervention occidentale en Syrie est apparue inéluctable. Une attaque ciblée, aérienne, avait alors pu être envisagée. Mais le revers infligé par le parlement britannique fin août à David Cameron a changé la donne : en se précipitant à vouloir présenter un plan d’action en Syrie devant la Chambre des Communes, celui-ci s’est exposé au refus des parlementaires.

De ce fait, plutôt que de s’engager dans un nouveau conflit, les Etats-Unis ont dès lors privilégié la négociation : il faut dire que la zone est plus qu’instable, entre la présence de la Russie, de la Turquie, du Liban, d’Israël, de l’Iran et de multiples pays arabes tout autour de la Syrie. Finalement, un accord entre Américains et Russes a été trouvé : en décidant de l’envoi d’inspecteurs onusiens en Syrie afin de supprimer le stock d’armes chimiques, les deux partis ont trouvé un terrain d’entente. Les Russes ont réussi à éviter une intervention occidentale (ce qui n’est pas sans déranger les Occidentaux, désireux d’éviter des dépenses militaires dans la mesure du possible), et les Occidentaux ont mis en marche un processus de désarmement.

Une rébellion qui change de nature, un flou complet sur l’avenir du conflit

Le grand vainqueur de ce quasi-statu quo ? Bachar el-Assad bien sûr. Celui-ci s’est même permis de déclarer qu’il aurait dû recevoir le Prix Nobel de la Paix pour sa coopération, alors que ce prix a été attribué à l’OIAC, en charge du démantèlement des armes chimiques syriennes. Pourtant, il a désormais été prouvé qu’el-Assad était à l’origine des attaques chimiques de ce printemps. L’ONU l’a même accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité en décembre. Mais l’évolution des négociations lui permettent aujourd’hui de conserver la main à la tête de son pays. Pendant ce temps, le nombre de victimes en Syrie a dépassé les 120 000…

Que peut-il se passer en 2014 ? La situation reste on ne peut plus floue. Si les armes chimiques ne devraient plus être utliisées, les combats, eux, se poursuivent. Mais la guerre semble changer de nature : l’Armée Syrienne Libre (ASL) semble perdre du terrain face aux djihadistes, qui constituent désormais la première force combattant face aux loyalistes de Bachar el-Assad. Une aubaine pour le régime syrien, désireux de diaboliser la rébellion aux yeux du monde.

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