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Syrie : après Genève, mais que fait l’ONU ?

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L’actualité en Ukraine aurait tendance à faire oublier la situation en Syrie alors que le chaos règne toujours dans le pays. L’ONU fait de son mieux pour coordonner les secours sur place et pour faire aboutir une solution diplomatique mais quelles sont les dernières avancées concrètes ?

L’Organisation des Nations Unies est décidément très sollicitée ces derniers temps. Entre le Soudan, l’Ukraine, le Mali, la Centre-Afrique et la Syrie, l’ONU doit gérer un grand nombre de crises en même temps. Après l’échec du sommet de Genève 2, la semaine dernière, le conseil de sécurité de l’ONU a adopté à l’unanimité une résolution réclamant la levée du siège de plusieurs villes de Syrie pour faciliter l’évacuation des civils et le passage de convois humanitaires. La situation humanitaire catastrophique sur place et dans les pays voisins, où ont afflué les réfugiés, pousse l’ONU à concentrer ses efforts sur la coordination de l’aide et l’accès à cette dernière. Il faut, de plus, pourvoir aux besoins de populations qui avaient trouvé refuge en Syrie avant le conflit et qui sont désormais coincées. L’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) assume ainsi les livraisons humanitaires pour les résidents palestiniens du camp de Yarmouk, près de Damas.

La conférence de Genève 2 était un bon espoir de voir les choses s’améliorer avec une tentative de faire s’entendre les forces de Damas et celles de l’opposition sur la formation d’une autorité de transition et sur l’évacuation des civils pris au piège dans les villes assiégées. Malheureusement, le régime syrien a tout fait pour empêcher un quelconque accord d’émerger. Sa responsabilité est d’autant plus flagrante qu’elle a été, chose rare, soulignée par le médiateur des négociations Lakhdar Brahimi, pourtant tenu à la neutralité. Les capitales occidentales ont alors décidé de renforcer leur aide aux forces de l’Armée Syrienne Libre (ASL) tandis que Moscou et Pékin ont continué de soutenir Bachar Al-Assad.

La dernière résolution du Conseil de Sécurité, réclamant la levée du siège de plusieurs villes de Syrie pour faciliter l’évacuation des civils et le passage de convois humanitaires notamment par les lignes de front et les frontières des Etats proches, est marquée par cette opposition entre l’Occident et l’axe Russie/Chine. Cette résolution appelle évidemment à cesser toutes violences contre des civils sur le territoire et à lever les sièges des zones peuplées, mais elle dénonce aussi les agissements des groupes terroristes : un paragraphe voulu par la Russie pour voter le texte. La dernière résolution de ce genre, datant du 2 octobre dernier, n’avait pas été suivie d’effets.

En effet, pour que la Russie et la Chine acceptent de voter ce texte, elles ont exigé qu’il ne soit pas contraignant, qu’il ne contienne pas de sanctions automatiques.

Dans ce cas, difficile d’imaginer qu’il sera appliqué et même si le Conseil se réserve le droit de prendre d’autres mesures ultérieurement, la Russie utiliserait à coup sûr son droit de véto. En attendant, l’ONU continue de s’occuper des civils évacués de Homs en février et des centaines de milliers d’autres qu’elle tente d’organiser dans les pays voisins.

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