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Les pourparlers sur le nucléaire iranien sont-ils condamnés à l’échec ?

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L’Iran a accepté, pour la première fois depuis un an, de rencontrer les émissaires de six grands pays du monde, afin que ceux-ci vérifient la légalité de son programme nucléaire. Mais, pour la plupart des experts mondiaux, il y a peu de chances d’arriver à un consensus entre ces différents acteurs. Ce pessimisme se fonde sur le fait que l’Iran plaidera toujours pour le « droit inaliénable » au développement du nucléaire, notamment civil. Les grands pays de ce monde ont quant à eux proposé de fournir des aides économiques au pays en échange d’un arrêt de son enrichissement d’uranium.

Cependant, pendant que l’isolement international du pays nuit à notre économie, notamment du point de vue énergétique (l’Iran est un grand exportateur d’hydrocarbures), Téhéran ne souhaite toujours pas se désengager de son plan nucléaire, qu’il définit comme pacifique (comme pour produire de l’électricité). Mais c’est surtout un moyen pour son président, M. Ahmadinejad, de tenter de rallier des supports nationalistes à sa politique (celle de défier l‘Occident), dans un pays où il reste toujours critiqué, même plus d’un an après les terribles manifestations qui ont suivi les élections présidentielles. Pour beaucoup, l’Iran est évidemment sous pression économique, mais pas suffisamment pour entrainer un changement de politique, qui aurait certainement pour conséquence une ouverture économique plus importante (et surtout la fin de l’embargo économique imposé par des pays étrangers).

Reste que depuis la dernière entrevue de 2009 à Genève, il semble bien que l’Iran ait réussi à fabriquer deux bombes. Mais soyons réalistes : le pouvoir en place ne voudra jamais céder à la pression étrangère, car il en va de son prestige. C’est comme si l’on mettait la pression à tel gouvernement occidental pour retirer telle loi jugée « non-conforme » (si encore ceci a un sens !) : celui-ci refuserait immédiatement, et logiquement, en plaidant la non-ingérence. L’Iran utilise à bon escient les arguments et concepts que l’Occident a lui-même contribué à fonder. Le choix occidental de laisser la Russie « approvisionner » l’Iran en combustible fissile n’était qu’un leurre, destiné à « rassurer » plus qu’à convaincre. Comment aurait-on pu croire que l’aide de la Russie annihilerait à elle seule les plans d’Ahmadinejad ? Seule la patience permettra peut-être de parvenir à un compromis. Mais pas un embargo, ni même de quelconques pressions étrangères bien vaines et peu légitimes.

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