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Presque deux mois après la fin de Ben Ali, son parti (le RCD) rayé de la carte

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« L’hiver arabe » se manifeste par des situations évoluant jour après jour, au cours desquelles les pays en proie à des mouvements populaires tendent à retomber dans un quasi-anonymat, une fois ceux-ci ayant atteint leur but. La Tunisie en est le véritable exemple, puisque les tensions égyptiennes puis libyennes nous ont presque fait oublier que la Tunisie avait initié ce grand chambardement politique. Or, depuis deux mois, le calme est quelque peu revenu en Tunisie (mis à part quelques débordements sporadiques), mais le pays a terriblement du mal à se relever des quelques semaines de chaos qui ont abouti à la chute du rais Ben Ali.

Deux mois sans un gouvernement reconnu, deux mois montrant tout à fait que les initiateurs du mouvement révolutionnaire n’avait qu’un but, destituer l’autocratie familiale de Ben Ali, sans prévoir l’après. Or, toute bonne révolution (le meilleur exemple étant la nôtre, celle de 1789) ne se charge pas uniquement de détruire ce qu’il y a en place (ce serait trop facile), mais de penser à l’après. Néanmoins, la Tunisie semble aujourd’hui prête à passer à cette seconde étape. Un fait marque le début d’une nouvelle ère : l’inconstitutionnalité enfin déclarée du Rassemblement Constitutionnel Démocratique, le RCD, parti de Ben Ali.

Une cour tunisienne a donc décidé judiciairement de mettre fin au règne du RCD, en liquidant également ses avoirs et liquidités. Cette cour a également ordonné la fermeture d’une agence de sécurité, véritable poumon de l’ex-régime, puisque celle-ci était chargée, entre autres, de cibler les dissidents politiques (passons sur certains détails sordides…). Bref, c’est toute la mécanique Ben Ali qui passe définitivement aux oubliettes.

Vouloir oublier le passé est une chose, préparer le futur en est une autre. Les pro-démocratie souhaitent un futur gouvernement sans anciens du clan ben Ali, ce qui devrait être tout à fait possible. Le 24 juillet prochain, un conseil sera élu et chargé de l’écriture d’une nouvelle Constitution. La transition tunisienne sera donc longue et difficile, et, là encore, la Tunisie constituera surement un modèle à suivre pour les pays qui se sépareront de leur autocrate au pouvoir. Et pendant ce temps, le clan Ben Ali coule des jours heureux, à l’écart, pour le moment, de toute poursuite judiciaire « réaliste »…

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