Mondialisation et enjeux

Famine en Afrique : plus de dix millions de personnes concernées

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Des milliers de morts. C’est d’ores et déjà le constat que l’on peut dresser à l’heure actuelle dans la Corne de l’Afrique, où une famine majeure sévit depuis plusieurs semaines. Mais la situation, loin d’être enrayée, devrait au contraire empirer dans un avenir proche : la sécheresse à l’origine de cette situation est la pire depuis au moins soixante ans. La succession de deux saisons des pluies désastreuses ont entrainé une chute de 50% de la production agricole, provoquant par la même occasion une surmortalité du bétail. Et c’est bien toute la Corne de l’Afrique qui est aujourd’hui affectée : Somalie, Kenya, Ethiopie, Ouganda, Djibouti, Soudan… Environ douze millions de personnes pourraient ainsi être affectées et subir de plein fouet cette crise alimentaire. Il y a donc urgence dans cette partie du globe où l’insécurité alimentaire est aujourd’hui à son apogée.

Voilà sans doute pourquoi aujourd’hui, avant même la réunion de la FAO (demandée par la France, qui préside actuellement le G20) qui doit avoir lieu ce même jour, la Banque mondiale a décidé de débloquer la somme de 500 millions de dollars pour venir en aide à cette population en danger. Jacques Diouf, le directeur général de la FAO, a de son côté indiqué qu’environ 1,6 milliards de dollars seraient nécessaires pour mettre fin à cette famine. Il a par ailleurs clairement affiché ses ambitions : « il faut sauver des vies et réagir » a-t-il annoncé aujourd’hui. Dès demain, un pont d’aide aérien à destination de Mogadiscio sera mis en place a ainsi annoncé le Programme Alimentaire Mondial (PAM) par l’intermédiaire de Josette Sheeran, la directrice du programme.

Bruno Lemaire, Ministre français de l’Agriculture présent à Rome pour la réunion de la FAO, a quant à lui indiqué que « la communauté international a échoué à assurer la sécurité alimentaire », avant d’ajouter qu’il fallait « réinvestir dans l’agriculture mondiale ». Au-delà de cette simple recommandation, c’est davantage aux causes de cette famine (la pire depuis plus de vingt ans) qu’il faudra combattre à l’avenir, le réchauffement climatique étant la première d’entre elle, devant l’instabilité politique de cette région.

Mais la situation est d’autant plus catastrophique que les insurgés contrôlent de nombreuses parties du territoire somalien et en interdisent l’accès aux organisations humanitaires. L’acheminement de la nourriture vers ces régions risque donc d’être des plus difficiles, alors même que la guerre civile continue de faire des ravages depuis de nombreuses années…

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