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Un an après le raid meurtrier israélien, les négociations entre Ankara et Tel Aviv sont toujours au point mort

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Le 31 mai 2010, l’opération « Vents du ciel » causait la mort de huit ressortissants turcs et d’un Américain d’origine turque lors de l’abordage d’un navire turc en partance pour Gaza par des commandos de la marine israélienne ; peu de temps après, Ankara demandait des comptes à Tel Aviv mais depuis, les négociations n’ont pas vraiment progressé entre les deux pays; bien au contraire ! Jeudi, la publication d’un rapport commandité par l’ONU et accusant l’armée israélienne d’avoir eu recours à une force « excessive et déraisonnable » a remis le feu aux poudres, et signifié la soudaine dégradation des relations diplomatiques entre les deux États.

Pourtant jusqu’à présent, les rapports entre Israël et la Turquie ont toujours été qualifiés de très pacifiques : ainsi les deux pays avaient-ils signé en 1996, un important accord de coopération scellant leur alliance et supposant la tenue d’échanges durables entre les deux régions; et encore aujourd’hui, Israël continue d’affirmer que « la Turquie n’est pas un pays ennemi » comme l’avait soutenu un peu plus tôt le porte-parole du ministère des Affaires étrangères israélien Yigal Palmor, le pays souhaitant par ailleurs surmonter ces désaccords avec son ancien associé.

Et bien que de son coté la Turquie déplore elle aussi cet incident, les contacts vont de mal en pis entre les deux puissances surtout après le renvoi vendredi de l’ambassadeur d’Israël en Turquie et le gel de toute coopération militaire avec l’État juif.

Pour comprendre cette situation, il faut en premier lieu entendre la volonté des deux parties. Du coté turc tout d’abord, le pardon est réclamé : ainsi l’ambassade de la Turquie à Washington a t-elle récemment déclaré qu’Ankara « engagera des poursuites en justice contre les soldats israéliens et tous les autres officiels responsables des crimes commis et mettra en œuvre ce sujet avec détermination ».

De l’autre coté, Tel Aviv estime ne pas avoir à présenter ses excuses puisque le raid était nécessaire pour préserver la sécurité du pays, l’attaque visant alors à empêcher la bonne tenue d’une contrebande d’armes destinées au Hamas, un mouvement politique et religieux palestinien militant pour la destruction de l’État d’Israël et l’instauration d’un État islamique palestinien sur toute la terre de l’ancienne Palestine. Israël a néanmoins tenu à exprimer «ses regrets pour les pertes en vies humaines» par l’intermédiaire de son Premier ministre actuel, Benyamin Nétanyahou, se disant même prêt à verser des fonds à titre humanitaire aux parents des victimes.

En dehors de la zone, les autorités internationales se sont par ailleurs dites inquiétées de ce différend entre les deux États, estimant, pour reprendre les termes de Ban Ki-moon, l’actuel secrétaire général de l’ONU que Israël et la Turquie sont « deux pays très importants » dans le processus de maintien de la paix au Proche-Orient. Quoiqu’il en soit, plus rien ne sera jamais comme avant entre les deux alliés.

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