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Que se passe-t-il au Proche et Moyen-Orient ?

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Il est intéressant de voir que l’actualité est aujourd’hui focalisée sur cette région du monde, d’autant plus que cela n’est pas lié à la question récurrente de l’approvisionnement en pétrole.

A première vue, ce qui interpelle le plus, c’est peut-être la moindre domination états-unienne dans cette zone. Il y a quelques années, G. W. Bush envoyait l’US Army en Irak, heurtant au passage la sensibilité des pays arabes à proximité. Aujourd’hui, Barack Obama promeut le dialogue et se refuse (pour le moment ?) à toute intervention en Iran. Là où son prédécesseur choisissait la démonstration de force, Obama cherche à dénucléariser l’ensemble du Moyen-Orient : une conférence est d’ailleurs prévue pour 2012 à cet effet. Mais l’Iran ne l’entend certainement pas de cette oreille.

En outre, les pays historiquement proches des Etats-Unis semblent s’en éloigner. C’est le cas d’Israël, Hillary Clinton ayant plusieurs fois montré son désaccord avec Benyamin Netanyahu concernant la politique israélienne de « colonisation » de territoires palestiniens. La Turquie, membre de l’OTAN, se démarque également de plus en plus des Etats-Unis. Avec le Brésil, elle a engagé un processus sans l’aval américain avec l’Iran il y a quelques semaines. Hier, La Turquie a voté contre les sanctions demandées par l’ONU afin de condamner l’Iran. De plus, les relations turco-israéliennes sont désormais plus orageuses que jamais, huit Turcs de la « flottille de la paix » ayant été tués par des tirs israéliens. Cette même Turquie qu’Obama appelait de ses vœux à intégrer l’Union Européenne l’an dernier n’est plus un pion américain ou un simple poste avancé de l’OTAN en Asie mineure. Aujourd’hui, la Turquie semble s’émanciper, à la fois, de la tutelle des Etats-Unis et des Européens.

De son côté, les alliés d’Israël se font de moins en moins entendre, sauf pour donner leur désaccord avec la politique menée par le gouvernement actuel. Il est contradictoire de voir comment un peuple qui a tant souffert peut, à son tour, faire tant souffrir son voisinage. Le blocus qu’impose Israël à Gaza depuis trois ans est une ingérence grave que subit le peuple palestinien, et Ban Ki Moon a d’ailleurs annoncé que celui-ci devait être levé sans tarder. L’Etat juif est condamné de toute part par la communauté internationale, et l’idée d’un processus de paix avec la Palestine est aujourd’hui une utopie.

Cette réaction peut éventuellement s’expliquer par la puissance que souhaite devenir l’Iran d’Ahmadinejad. Ce dernier a, à plusieurs reprises, appelé à la disparition d’Israël. Et ses volontés de se doter de l’arme nucléaire ne peuvent qu’inquiéter Israël, encerclé de pays pro-palestiniens. D’autres pays, tels que ceux de la péninsule arabique, l’Egypte ou le Pakistan, s’inquiètent également de cette montée en puissance iranienne dont l’armée compte plus de 500000 hommes. La Turquie, la Syrie, les ex-Républiques soviétiques soutiennent quant à eux le régime des mollahs, tandis que la Russie joue, comme à l’accoutumée, la carte de l’ambiguïté.

Les sources de conflit sont nombreuses dans cette région du monde qui requiert, à cet effet, une attention toute particulière. Les Etats-Unis et la Turquie étaient jusque-là des gages de stabilité : le retrait des premiers et l’affirmation politique des seconds ne peuvent qu’inquiéter…

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