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Le Mexique devant un changement historique

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Le PRI et la gauche s’affrontent aujourd’hui pour deux scrutins : présidentiel et législatif. Le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) est donné favori, après 12 ans d’absence au pouvoir.

Presque 80 millions de mexicains, convoqués aux urnes ce dimanche, ont rendez-vous avec l’histoire. L’élection présidentielle va forcément déboucher sur un évènement important : le retour du PRI au pouvoir, le premier triomphe de la gauche ou la première femme présidente du pays. Le scrutin présidentiel se jouera en un tour, à la majorité simple.

Les trois candidats en lice, Enrique Peña Nieto, le nouveau visage du PRI et favori dans les sondages, Andrés Manuel Lopez Obrador représentant de la gauche modérée et Josefina Vasquez  Mota, annoncée bonne dernière dans les sondages, ont tous annoncé la fin de la violence extrême instaurée par l’actuel président. Felipe Calderon aura mené une guerre sans relâche face au narcotrafic, au demeurant plutôt inefficace, qui aura causé la mort de plus de 50 000 personnes depuis 2006. Cette violence s’est ajoutée, durant ce mandat, à la corruption et la pauvreté, phénomènes déjà très présents au Mexique.

En six ans, douze millions de nouveaux pauvres ont été recensés jusqu’à atteindre les 52 millions, soit 42% de la population vivant sous le seuil de pauvreté. Par ailleurs, la croissance économique a été trop peu satisfaisante et accompagnée par une augmentation du travail souterrain, qui représente aujourd’hui 30% des emplois au total.

Parmi les électeurs, deux visions s’opposent : les nostalgiques du temps passé qui plaident pour un retour du PRI ou ceux qui associent justement le PRI à l’autoritarisme et qui prennent la gauche comme une alternative viable. D’un côté le PRI répète à l’envie qu’il serait un « gouvernement efficace » et « une démocratie avec des résultats ». La gauche propose, quant à elle, un « vrai changement » pour en finir avec la « mafia du pouvoir » et craint qu’une victoire du PRI soit synonyme d’une restauration de l’autoritarisme.

Ces derniers mois, la mobilisation de la jeunesse a été très importante et ces derniers portent, globalement, les couleurs de la gauche. 14 millions de jeunes vont participer à ce scrutin. Ils se sont notamment emparés des réseaux sociaux pour plaider la cause du candidat de la gauche. Si le PRI gagne l’élection, il devra faire avec cette nouvelle génération, pleine d’envie et surtout maîtrisant les outils de communication (réseaux sociaux, blogs) qui défendra farouchement ses idées et ses intérêts. Dans la prochaine décennie, la population jeune sera chaque jour plus importante. Le vainqueur de l’élection devra donc prendre en compte cette tranche de population dont le poids politique est grandissant.

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