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L’Amazone, enjeux et conflits

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La bassin amazonien recouvre environ 40% du continent sud-américain et se partage entre 8 Etats : Brésil, Colombie, Pérou, Equateur, Bolivie, Venezuela, Guyane, Surinam.
La bassin amazonien recouvre environ 40% du continent sud-américain et se partage entre 8 Etats : Brésil, Colombie, Pérou, Equateur, Bolivie, Venezuela, Guyane, Surinam.

Le barrage de Belo Monte, au Brésil, construit au cœur de l’Amazonie, devrait entrer en service en 2015. L’occasion de s’interroger sur les conflits éventuels pour le contrôle de la formidable ressource hydrique de l’Amazone. Deuxième fleuve le plus long du monde (après le Nil), il est celui qui amène le plus grand volume d’eau à l’océan.

Avec 12% des réserves d’eau douce du monde, le Brésil dispose d’un atout considérable. D’un côté, l’abondance en eau facilite grandement l’agriculture ou l’industrie. D’un autre, l’Amazone et ses affluents constituent des axes commerciaux et de peuplement. L’eau est également un enjeu énergétique important, dont le Brésil a voulu tirer parti. Ainsi, en 2004, plus de 2000 barrages produisaient 92% de l’énergie électrique produite au Brésil. De part la configuration de la région (des milliers d’affluents irriguent la région rendant très difficile la capacité de contrôle d’un Etat sur le débit des eaux), le risque de conflits armés pour la gestion de l’eau est quasi nul, contrairement aux tensions récurrentes autour des eaux du Nil. Mais, des conflits d’usage liés à l’Amazone peuvent apparaitre et les richesses de la région attirer la convoitise d’Etats étrangers.

 Le bassin amazonien, entre ressources importantes et conflits latents

Des conflits fréquents opposent gros exploitants et micro-propriétaires mais aussi, et surtout, le secteur hydroélectrique et la population. Des mouvements sociaux, comme le MAB (Movimento dos Atingidos por Barragens ou le Mouvement des personnes affectées par les barrages) se sont d’ailleurs formés spontanément pour résister à la construction de barrages. Au vu de la proportion de l’énergie hydroélectrique par rapport à la production nationale, le Brésil s’est mis dans une situation de dépendance vis-à-vis de la ressource hydrique, alors même que le débit des fleuves de la région a tendance à baisser depuis quelques années.

Certaines multinationales, comme Suez, tentent de s’implanter sur le marché brésilien, conscientes des profits en jeu, ce qui n’est pas sans créer des tensions avec les populations qui s’inquiètent de la privatisation de la gestion de l’eau. Des rivalités ont aussi pu apparaître quant à l’exploitation d’un fleuve transfrontalier, comme par exemple, au niveau du barrage d’Itaipu (à la frontière entre le Brésil et le Paraguay). Enfin, l’Amazone a pu faire l’objet d’ « hydro-piraterie » de la part de certains navires pétroliers moyen-orientaux : ceux-ci remplissent leurs réservoirs d’eau douce en rentrant dans leurs pays d’origine où l’eau est une denrée rare.

Dans le but d’assurer une meilleure gestion du fleuve, huit pays du bassin amazonien ont signé le Traité de coopération amazonienne (ACT) en 1978, puis se sont entendus pour la création de l’Organisation du traité de coopération amazonienne en 1998. Cette dernière a pour mission d’appliquer les objectifs du traité : protection de l’environnement, utilisation rationnelle des ressources, liberté de navigation… Malheureusement, cette gestion durable primordiale se heurte parfois aux intérêts divergents des Etats membres de l’organisation.

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