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Dernier discours sur l’état de l’Union pour Obama

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L’actuel Président des États-Unis Barack Obama a délivré le 12 janvier 2016 son septième, et dernier, discours sur l’état de l’Union. Ce rituel annuel de la vie politique américaine s’est déroulé comme à l’accoutumée au Capitole, devant les représentants et les sénateurs ainsi que des invités choisis par le Président lui-même. C’est donc un B. Obama plus grisonnant qu’en 2010, et plus détendu, qui a fait le bilan de ses deux mandats, mais qui a aussi présenté ses idées. Son administration avait assuré que l’allocution ne serait pas une liste interminable de projets législatifs. B. Obama a réussi en partie à s’éloigner de ce modèle, en se tournant vers le futur.

Barack Obama s'exprimant sous le regard de Joe Biden (Vice-Président des Etats-Unis) et celui de Paul Ryan (Président de la Chambre des Représentants).
Barack Obama s’exprimant sous le regard de Joe Biden (Vice-Président des Etats-Unis) et celui de Paul Ryan (Président de la Chambre des Représentants).

Trois thèmes classiques ont été abordés pendant le discours. Tout d’abord, B. Obama est revenu sur la situation économique des États-Unis. Lorsqu’il avait été élu en 2008, le pays venait d’essuyer une crise financière sans précédent, qui avait eu de nombreuses répercussions négatives dans la vie des Américains. Durant sa campagne pour le Parti démocrate, B. Obama avait promis de changer les choses, et surtout, de trouver des solutions. Selon lui, les États-Unis ont actuellement « l’économie la plus forte au monde ». Ensuite, il a évoqué le leadership incontesté de ce pays terre d’innovations technologiques, citant entre autre Thomas Edison, ou encore, les frères Wright. Enfin, il en est venu à sa politique étrangère, et notamment au succès de son administration quant à la traque de Oussama Ben Laden. Pour finir, il a simplement affirmé : « Les États-Unis sont la nation la plus puissante du monde. Point final. »

En plus de ce retour sur ses années passées à la Maison Blanche, B. Obama n’a pas échappé à la tradition propre au discours sur l’état de l’Union. Il a fait quelques propositions, et a aussi exprimé des souhaits quant aux mois à venir. Il a notamment insisté sur son espoir de voir la prison de Guantanamo fermer ses portes définitivement. De plus, il a incité les membres du Congrès à ratifier le Traité Transpacifique, qui ferait des États-Unis un partenaire commercial privilégié de nombreux pays de l’Océan Pacifique. Enfin, il souhaite aussi que le Congrès autorise le déploiement de forces militaires supplémentaires contre Daesh. La détermination de B. Obama n’est donc pas éteinte. Il est encore trop tôt pour le considérer comme un simple « lame duck  » (littéralement « canard boiteux »), c’est-à-dire un  élu arrivant au terme de son mandat, qui n’a plus aucun pouvoir.

Au-delà de ce bilan et de ces demandes, ce qu’il faut retenir de ce discours sur l’état de l’Union est la critique que B. Obama a faite des candidats à la primaire du Parti républicain. De plus, le Président a exprimé quelques regrets.

B. Obama a en effet critiqué à de nombreuses reprises Donald Trump, actuel favori des sondages pour la primaire républicaine, sans pour autant le citer une seule fois. Il a notamment déclaré que les États-Unis devaient rejeter « les politiques qui stigmatisent des personnes à cause de leur race ou de leur religion ». Selon lui, de telles façons de faire, menacent la démocratie américaine. Face à un danger extérieur, la solution n’est pas de diviser encore plus la population d’un pays, bien au contraire. Les États-Unis n’ont donc pas besoin de personnes qui ne sont pas optimistes et qui font circuler des messages haineux. B. Obama pense qu’il ne faut pas avoir peur du futur, et ne plus chercher le bonheur dans un glorieux passé qui n’est plus.

Ce dernier discours sur l’état de l’Union a été perçu comme un succès par l’entourage de B. Obama. Selon un sondage, 55% des personnes ayant regardé la diffusion de ce moment politique approuvent le message du Président. Pour susciter un certain enthousiasme, B. Obama a donc utilisé les ingrédients pour lesquels les Américains ont voté pour lui, à deux reprises : son optimisme – il a minimisé le risque que représente Daesh pour le pays – et son engouement pour le collectif, qui peut apporter du changement aux États-Unis. B. Obama et son envie de défendre la démocratie s’inscrivent définitivement à mille lieux des techniques simplistes appliqués par D. Trump.

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