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La 4e Révolution Industrielle, vecteur de re-localisation ?

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Alors qu’elle ne produisait plus en Allemagne depuis 1993, la firme allemande Adidas a ouvert en octobre 2017 la Speed Factory, une usine « 100% robotisée » en Bavière. Conçue pour mieux s’adapter à la quatrième révolution industrielle, cette stratégie de re-localisation démontre l’impact géopolitique à venir du nouveau mode de production. 

La Speed Factory, une usine "100% robotisée" à Anbach, en Bavière

Usine « 100% robotisée » à Anbach, en Bavière

L’Usine 4.0 face aux nouvelles opportunités et contraintes

Prenant son essor dans les années 2010, cette nouvelle révolution industrielle s’appuie sur des technologies novatrices auxquelles doit s’adapter « l’Usine 4.0 ». La production de biens doit désormais évoluer avec l’intelligence artificielle et l’Internet des objets, la robotisation. D’autre part, les façons de consommer ont elles aussi évolué. La conception des biens s’effectue ainsi avec la glocalisation, la personnalisation et la connectivité pour toiles de fond.

Ainsi, la nouvelle unité de production d’Adidas a pour but de proposer des modèles de chaussures spécifiques à[sociallocker id= »34763″]six grandes villes (le projet AM4) en commençant par Londres. Grâce aux données recueillies avec les coureurs londoniens, cette paire unique doit répondre à des attentes locales (météo, habitudes…) en étant produites en un temps record par la Speed Factory,  au prix « made in China ». Une deuxième Speed Factory devrait ouvrir à Atlanta cet hiver.

Vers une nouvelle géographie industrielle

Par conséquent, la logique de localisation d’une usine répond désormais à de nouveaux facteurs clefs de production. En effet, le Forum Économique Mondial de Davos a classé les pays en fonction de leur préparation à embrasser la 4e Révolution Industrielle dans un rapport publié en janvier 2018. Parmi les pays les mieux placés, on retrouve les grands pays occidentaux (États-Unis en tête), les dragons asiatiques, la Chine et la Malaisie. A l’inverse, on retrouve en queue de peloton tous les pays d’Amérique du Sud, du Moyen-Orient (à l’exception du Qatar et des EAU, jugés à fort potentiel) et d’Afrique, pourtant cibles du phénomène de délocalisation industrielle.

Ce classement consacre donc la place des pays occidentaux au cœur de la géographie industrielle en devenir. En proie à la désindustrialisation qui semblait inhérente à la mondialisation, les États-Unis et l’Europe semblent donc pouvoir croire en une ré-industrialisation grâce aux mutations industrielles actuelles. Car à l’heure de l’usine connectée et robotisée, la production est commandée à distance et ne nécessite plus autant de main d’œuvre peu qualifiée. Au contraire, la maîtrise des technologies utilisées comme la qualité des infrastructures des pays acquièrent une importance cruciale. De ce fait, les Occidentaux disposent de nouveau d’avantages concurrentiels sur les pays proposant des ouvriers à très faibles prétentions de  salaire.

Toutefois, la désindustrialisation avait été dénoncée pour son caractère destructeur concernant les emplois. Or, de telles re-localisations ne «re-créent » pas ces mêmes emplois perdus, puisque la robotisation y substitue. Dès lors, si la production industrielle a toujours été un facteur de puissance, continuera-t-elle d’être un vecteur de développement et de prospérité ?

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