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La libéralisation croissante de l’économie indienne

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Critiquée pour sa démocratie paralysée, l’Inde a semble-t-il franchi un nouveau pas vers l’acceptation totale des règles libérales, le gouvernement ayant lancé des réformes dans ce sens.

L’Inde n’est plus à l’abri des conséquences de la crise mondiale et connaît une croissance un peu moins élevée que prévu. Conséquence (ou non) de ce constat, le gouvernement a récemment annoncé une série de mesures, facilitant particulièrement l’accueil des investissements directs étrangers. Les secteurs du détail, ou de l‘aviation, et bientôt celui de l’assurance, sont notamment concernés. Il faut dire que le pays, socialiste il y a encore un demi-siècle, accepte mal cette vague de modernisation pouvant nuire à l‘emploi. Le défi est donc immense pour le Parti du Congrès, au pouvoir : celui de montrer que la libéralisation sera bénéfique pour le pays, sous peine de graves conséquences économiques et politiques (pour le Parti). Des membres d’autres partis inclus dans la coalition au pouvoir ont déjà démissionné tandis que le Bharatiya Janata Party, principale force d’opposition, exprime déjà son vif désaccord.

Néanmoins, ces réformes ne se font pas par hasard. La roupie se déprécie depuis des mois, rendant les importations plus chères, le déficit courant plus marqué, et réduisant, corollairement, l’afflux d’IDE. Stimuler l’afflux d’IDE est donc une évidence économique, particulièrement eu égard aux perspectives de l’économie indienne à moyen terme. Ces réformes nécessiteront un vote à l’Assemblée, et pourraient bien rester à l’état d’embryon, car il semble bien qu’une majorité de députés votent contre ces mesures.

A côté de cela, une normalisation avec le Pakistan aussi bienvenue qu’impensable

L’autre fait récent dans l’actualité politique indienne, c’est le rapprochement croissant avec le voisin pakistanais tant haï. La collaboration économique s’intensifie dans beaucoup de domaines. Mais, plus généralement, l’Inde s’est bien fait à l’idée qu’il vaut mieux un voisin stable que belliqueux, en sachant que le Pakistan cherche à éviter l’implosion, notamment à cause des tensions régnant au Nord-ouest du pays. C’est définitivement une avancée qui, quelques années auparavant, paraissait impensable.

Au final, le ralentissement économique indien pourrait bien être bénéfique. Il aura moins fait comprendre qu’une paralysie politique (corrélée à une corruption inquiétante) ne peut apporter de réponses concrètes aux nouveaux défis indiens. Il n’en reste pas moins que pour le Parti du Congrès les prochains mois s’annoncent particulièrement difficiles, les risques pour le Premier Ministre M. Singh sont réels, avec un BJP toujours plus hostile aux quelques réformes en cours.

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