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Le commencement d’un début d’esquisse de préliminaires à la sortie de crise en Corée ?

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La Corée du Nord alimente abondamment l’actualité géopolitique depuis plusieurs semaines. Un nouveau rebondissement dans cette saga aussi grandguignolesque que terrifiante a eu lieu cette semaine, alors que la Corée du Nord a « évoqué » (le terme est encore trop fort) des négociations de sortie de crise.

Ce qui serait dans n’importe quelle autre crise un non-évènement total semble, pour la Corée du Nord, être un indicateur. En mentionnant le mot « dialogue », les autorités nord-coréennes ont ouvert une porte. Après des semaines de menaces d’annihilation thermonucléaire, le changement rhétorique est porteur de sens. Pyongyang a fait le premier (tout petit) pas tant attendu vers une baisse de pression.

Bien entendu, les conditions mises en avant par la dernière dictature stalinienne au monde sont absolument inacceptables pour le trio Corée du Sud-Etats Unis-Japon : la fin (sans condition) des sanctions de l’ONU et le retrait de tout potentiel nucléaire américain de la région.  De son côté, Washington considère que le dialogue est impossible tant que Pyongyang n’acceptera pas les traités de désarmements.

Nul besoin d’être fin analyste pour comprendre que la fin des tensions entre les deux Corée est encore lointaine… Néanmoins, on peut dorénavant prudemment affirmer que la crise va se régler.

L’avenir des négociations est encore très incertain. Nul doute que la Corée du Nord va encore montrer ses muscles dans les semaines qui viennent. Il est même possible qu’elle procède à son tir de missile moyenne portée, et ce dans l’optique de faire pencher encore un peu plus la négociation à son avantage.

Il reste que l’épilogue de cette crise sera très probablement conforme à celui décrit sur ce site à de nombreuses reprises. La tension va retomber, et Pyongyang obtiendra quelques avantages dans les négociations (assouplissement des sanctions, aide alimentaire ou financière…). Quelque chose de suffisamment important pour que Kim Jong Un puisse affirmer devant son peuple et son état-major qu’il a fait plier les Etats-Unis. Car c’est l’outil le plus puissant (et le plus pernicieux) qu’utilise le dictateur : par son incroyable escalade verbale, il s’est volontairement mis dans une impasse le contraignant soit à faire la guerre soit à obtenir une concession significative de la part de Séoul ou de Washington, sous peine de perdre toute crédibilité dans son pays (chose qu’il ne peut se permettre, son arrivée à la tête du pays étant trop récente, son autorité encore trop fragile). Les Etats-Unis savent cela, et savent donc qu’ils devront, à leur corps défendant, « faire un geste » pour éviter la guerre.

Situation paradoxale où le « fort » doit plier face au « faible » pour éviter un combat qui écraserait ce même « faible ».

D’un point de vue rationnel, cette crise n’a jamais été porteuse de risques majeurs. Malheureusement (ou heureusement), la rationalité n’est pas le seul déterminant en géopolitique. In fine, c’est toujours un être humain qui prend une décision. C’est (et cela a toujours été) l’unique danger réel : que Kim Jong Un ou son état-major cessent d’être rationnels. Force est de constater que les dirigeants nord-coréens ont depuis 1953 toujours fait preuve de cette qualité dans leur gestion des relations internationales.

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