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La réussite de l’économie australienne

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L’Australie, pays grand dont la superficie est d’environ quatorze fois celle de la France et qui ne compte que 21 millions d’habitants, ne semble pas connaître la crise. Depuis les années 1990, durant lesquelles le gouvernement australien a misé sur le libre-échange et le commerce avec l’Asie et la région du Pacifique, les taux de croissance ont oscillé entre 2 et 6% par an (3,7% en moyenne entre 1992 et 2006). En 2009, la croissance a encore été de 2,7% alors que la dette publique ne représente que 17% du PIB australien. Si de tels chiffres n’étonnent guère lorsque l’on parle de pays émergents, comment de tels résultats sont-ils possibles pour un pays développé ?

L’Australie est un pays peu peuplé. Pour pallier ce manque de main d’œuvre, cet Etat est très ouvert à l’immigration, ce qui n’est d’ailleurs pas incompatible avec une situation (déjà ancienne) de plein emploi, le chômage étant encore inférieur à 6% aujourd’hui. Malgré la crise, la bonne gestion australienne a permis au pays de soutenir la consommation en aidant les ménages à faibles revenus à l’aide de politiques généreuses. De plus, la Reserve Bank of Australie (RBA) mène une politique monétaire très active et multiplie les changements de taux d’intérêts, ce qui permet de réguler l’économie et soutenir la croissance. L’Australie bénéficie également de l’extraordinaire santé économique de la Chine, moteur de la croissance mondiale et particulièrement de l’activité australienne. Par ailleurs, l’Australie jouit d’importantes ressources : les matières premières dont elle dispose, notamment le fer, le charbon, l’aluminium ou l’uranium dont l’Australie détient 40% des réserves mondiales, sont en effet très recherchées par les pays d’Asie, surtout la Chine. Ils sont d’ailleurs de plus en plus convoités, d’où une hausse de leur prix dont tire profit l’Australie. La firme BHP Billiton, qui fait figure de leader mondial dans l’industrie minière, symbolise à elle seule la réussite de l’économie australienne.

Pourtant, l’avenir n’est pas assuré pour ce pays, victime du trou dans la couche d’ozone. Les dérèglements du climat y sont nombreux : les sécheresses intenses se succèdent d’années en années, ce qui induit une baisse, sinon une chute, des rendements agricoles. Ainsi, la priorité de l’Australie devient peu à peu celle de la lutte contre le réchauffement climatique et de la préservation de l’environnement. De plus, l’enrichissement de l’Australie ne profite pas aux Aborigènes, qui restent marginalisés et vivent dans la pauvreté. Enfin, l’Australie pourrait bien être victime de l’appétit chinois : Chinalco lorgne déjà depuis plusieurs années sur Rio Tinto, autre géant minier australien, et la Chine semble de plus en plus vouloir s’assurer l’accès aux ressources australiennes.

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