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Chevron : à la conquête du marché gazier chinois ?

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Les appétits croissants de l’industrie chinoise pour le gaz naturel et l’importance que Beijing accorde à cette ressource fossile qui est devenue un produit extrêmement convoité ces dernières décennies, suscitent l’intérêt de nombreux producteurs énergétiques de la région Asie Pacifique. Parmi eux les opérateurs des projets australiens de gaz naturel liquéfié, idéalement placés géographiquement pour l’exportation de gaz vers la Chine. Vu l’émergence rapide de nouveaux fournisseurs de GNL, les compagnies implantées en Australie sont pressées de se positionner sur le marché chinois, toujours en constante expansion.

Projet de Gorgon en Australie

 Le 22 décembre 2015, l’une des plus grandes entreprises énergétiques américaines, Chevron, a signé un accord avec la compagnie électrique chinoise China Huadian Green Energy Co. portant sur la fourniture de 1 million de tonnes de gaz naturel liquéfié pendant dix ans. Les fournitures gazières devront commencer à partir de 2020, le champ gazier de Gorgon en Australie étant choisi comme la source principale d’approvisionnement. Comme l’indique Pierre Breber, vice-président de Chevron Gas&Midstream, la signature de cet accord constitue « une étape importante dans la commercialisation des réserves de gaz naturel de Chevron en Australie », qui se transforme petit à petit en l’un des plus grands fournisseurs de gaz naturel au monde, et « démontre la diversification de son portefeuille de ventes de gaz naturel ».

Cet accord est d’autant plus important pour Chevron qu’elle cherche à renforcer ses positions sur le marché mondial de GNL et, notamment dans la région Asie Pacifique, cette zone géographique particulièrement prometteuse du point de vue de la demande en gaz naturel. Le projet de Gorgon, développé par Chevron conjointement avec le groupe constitué des compagnies énergétiques multinationales Exxon Mobil, Shell, Osaka Gas, Tokyo Gas et Chubu Electric Power, devrait être mis en service au début de 2016. L’entreprise est impliquée, en outre dans deux autres projets de GNL tels Wheatstone sur la côte de la région du Pilbara en Australie occidentale, ainsi que North West Shelf Venture sur la péninsule de Burrup, ce dernier se concentrant sur la mise en valeur des ressources gazières offshore situées au large de la péninsule. Tous ces projets visent les marchés asiatiques et, notamment ceux du Japon et de la Chine en pleine évolution ces dernières années.

Vers une coopération plus étroite ?

L’exportation de GNL australien vers la Chine devrait renforcer encore plus la présence de Chevron sur le vaste marché chinois, où la compagnie américaine est déjà présente via le contrat de partage de production d’une durée de 30 ans conclu avec le géant énergétique d’Etat CNPC (China National Petroleum Corporation) sur la mise en valeur des champs gaziers de Chuandongbei, situés dans le bassin du Sichuan. En outre, Chevron participe au développement des ressources énergétiques situées dans l’offshore de la Mer de Chine du Sud et dans le Golfe de Bohai.

Cette synergie qui existe entre Chevron et les compagnies énergétiques chinoises devrait contribuer au renforcement de leur coopération qui, si on reprend l’expression de Dave O’Reilly, chef de la Direction de Chevron Corporation, est « particulièrement bénéfique » pour les deux parties. Car, si Chevron apportera aux Chinois son expertise et son savoir-faire technologique, les nouveaux contrats gaziers avec la Chine qu’il s’agisse des projets de GNL ou de ceux de partage de production sur le sol chinois, lui permettront d’augmenter davantage sa part sur le marché intérieur, une opportunité que Chevron, vu la concurrence féroce des producteurs énergétiques, ne souhaite pas manquer.

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