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L’Etat Islamique ouvre un nouveau front dans le Sud des Philippines

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L’Etat islamique, en grande difficulté dans ses bastions syriens, irakiens et libyens, cherche désormais de nouveaux terrains d’expansion. Et son regard se tourne désormais vers l’Asie. Après s’être implanté en Afghanistan, le Sud de l’archipel philippin est devenu une nouvelle terre de combat pour certains djihadistes originaires de l’Asie du Sud-Est. 

Le Sud des Philippines, terrain d’action des groupes terroristes.

Le Sud des Philippines est un terrain historique de revendication islamiste. Ainsi, dès 1969, le Front Moro de Libération Nationale (MNLF), organisation politique islamiste, revendique l’indépendance du Sud des Philippines à majorité musulmane. A la suite de plusieurs scissions et de négociations politiques infructueuses, plusieurs groupes prennent le chemin des armes et se livrent à des actes violents.

Le plus célèbre d’entre eux, le groupe Abou Sayyaf, commence à mener des actes terroristes dans l’archipel philippin à partir des années 1990. Ainsi, depuis 25 ans, Abou Sayyaf, s’est livré à de nombreuses exactions, en menant des attentats à la bombe, des attaques par armes à feux, des enlèvements d’occidentaux et de nombreuses exécutions par décapitation. En 2014, après avoir été longtemps affilié à Al-Qaïda, Abou Sayyaf, en perte de vitesse, décide finalement de prêter allégeance au groupe Etat Islamique, afin de pouvoir attirer à lui des combattants étrangers. Dans la foulée, plusieurs autres groupes tels que le groupe Maute se sont également revendiqués de l’Etat Islamique.

Une des nouvelles terres de repli pour l’Etat Islamique

Ces derniers mois, la fin programmée du Califat de l’Etat Islamique en Irak et en Syrie semble avoir contribué à renforcer les groupes islamistes combattants aux Philippines. Ainsi, le mois dernier, dans la ville de Marawi, de violents combats ont opposé des terroristes se revendiquant de l’Etat Islamique aux forces armées philippines. Ainsi, de nombreux drapeaux de l’Etat Islamique ont été retrouvés sur les lieux des affrontements, ainsi que des documents appartenant à des combattants venus de toute la sous-région (principalement de Malaisie et d’Indonésie). Certains d’entre eux pourraient avoir combattu en Irak et en Syrie et faire bénéficier leurs expériences et compétences aux groupes œuvrant dans le pays .

A l’heure actuelle, la situation n’est toujours pas réglée puisque de nombreux combattants de l’Etat Islamique semblent être toujours retranchés dans la région et les combats y sont quotidiens. Par ailleurs, les groupes islamistes disposent toujours de sanctuaires de repli au Sud-Ouest du pays, dans l’archipel de Sulu, près des frontières malaisiennes et indonésiennes.

L’établissement d’un nouveau califat dans le Sud du pays semble cependant peu probable à l’heure actuelle. Même si le Sud des Philippines est un terreau fertile pour ces groupes, une grande majorité de la population y est hostile et les autorités américaines, en dépit des relations tendues avec le gouvernement de Rodrigo Duterte, maintiennent aux Philippines de nombreuses forces spéciales qui appuient l’armée philippine dans cette lutte. Néanmoins, les groupes islamistes de la région auront réussi à placer les Philippines sur la carte du djihad mondial prôné par l’Etat Islamique et semblent désormais être en mesure d’attirer un certain nombre de combattants étrangers.

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