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Le premier porte-avions chinois lancé : la puissance militaire de l’Empire du Milieu entre (enfin) en marche

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En ces temps troublés où la Chine est accusée par les Occidentaux de ne pas jouer collectif en pleine tourmente financière, elle lance son premier porte-avions. Il n’y a pas de quoi s’inquiéter, à moins que…

La Chine a désormais les moyens de sa grandeur, c’est une certitude. Alors que bon nombre de pays occidentaux rechignent à renouveler leur flotte maritime, la Chine a inauguré son premier porte-avions, depuis le port de Dalian, au Nord-est du pays. Ce porte-avions n’est pas 100% chinois. Malgré le dynamisme de l’industrie navale chinoise, ce porte-avions a été acheté à l’Ukraine durant les années 1990.

Pour la Chine, ce porte-avions est le meilleur moyen d’assurer la pacification et la sécurité de ses (très) longues côtes. Nul doute qu’il servira à mieux former l’armée chinoise, encore au stade embryonnaire (et comme le disait l’amiral Mahan, il n’y a pas de puissance sans suprématie maritime) ou à mener diverses expériences scientifiques. Mais de là à affirmer qu’il constitue le bras armé d’une future puissance militaire chinoise, il n’y a qu’un pas… que l’on peut désormais franchir.

Le meilleur moyen de résoudre la douloureuse et tempétueuse question des frontières maritimes

La Chine a compris que sa seule puissance économique ne suffira pas à convaincre régionalement et mondialement sur tous les sujets. Sa puissance diplomatique n’est pas à la hauteur de ses ambitions. Reste donc cette fameuse puissance militaire, arme majeure de coercition, avec laquelle il est si facile de faire pression sur des pays plus faibles. Nous pouvons donner une vingtaine d’années à la Chine pour voir si elle peut en faire étalage. Vingt ans qui la pousseront, si les finances le lui permettent, à initier un véritable programme de porte-avions, et plus généralement à élaborer une stratégie militaire fiable. Car un porte-avion n’est rien sans la nécessité d’avoir autour de lui des destroyers et des sous-marins capables de le protéger.

On peut donc penser que la flotte américaine et ses onze porte-avions sillonnant les mers du globe peuvent dormir tranquille. Le danger n’est pas dans le présent, mais bien dans le futur. Quelle part du budget étatique sera allouée à la militarisation du pays ? Cette future flotte ne sera-t-elle uniquement un enjeu de menaces que pour les voisins directs (Japon, Taiwan, Vietnam, etc.) ? Cette puissance est si imprévisible que toute prospective relève presque de l’impossible.

Entre stratégie du collier de perles dans l’Océan Indien et tensions en Mer de Chine, il est possible que ces deux feux puissent faire couler le programme naval chinois…

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