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Quid d’un nouveau Plan Marshall pour l’Europe ? (2/3)

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Après une première consacrée aux conséquences du Plan Marshall du milieu du XXe siècle, intéressons-nous à  cette question : à quoi pourrait ressembler un « Plan Marshall » moderne ?

Il est évident qu’un tel Plan devra être à la base d’une intégration économique plus forte et permettre la survie de la zone euro, de par une productivité plus importante, notamment à la périphérie de la zone euro. Il ne suffit pas d’octroyer des fonds aux pays en difficulté avec pour seul objet de grever encore plus le budget de l’UE, mais bien de les accorder avec une conditionnalité très forte. Dans la plupart des cas, un tel Plan orienterait l’Europe vers un véritable Marché Unique, et, dans le cas des pays les plus en danger, entrainerait des réformes fiscales en profondeur, des réformes du marché du travail (sur la flexibilité, principalement). Néanmoins, un tel Plan ne serait possible qu’à travers une réforme poussée de la politique de Fonds Structurels de l’Union, politique faisant l’objet d’une « pensée unique » depuis son instauration. Ces Fonds ne s’occupent guère des réformes structurelles (un comble !), et toute conditionnalité est évidemment exempte. On voit assez facilement pourquoi ces Fonds ont pu faire l’objet de détournements plus ou moins prononcés !

Ce ne sont pas les aides européennes qui sont à accuser, mais bien leur inadaptation aux marchés locaux !

Il ne fait plus aucun doute que ses aides n’ont pas eu l’effet escompté, pour partie à cause du fait que les récipiendaires n’ont pas les capacités nécessaires pour « absorber » de tels flots d’aides. Un tel nouveau Plan Marshall aura donc besoin d’instances suffisamment forte pour « surveiller » le non-gaspillage des aides.

Avant d’entrer dans la dernière partie et de s’interroger sur la faisabilité d’un tel projet, précisons que les défenseurs d’un nouveau Plan Marshall affirment qu’il n’aura un effet bénéfique que s’il est mené en parallèle d’autres réformes majeures (union fiscale, réformes du marché du travail, etc.). Il n’existerait que pour permettre à la zone euro de survivre, en tenant de pallier les très graves défauts originels de la zone euro (intégration de pays « passagers clandestins », hétérogénéité économique beaucoup trop importante, libéralisation des échanges désincarnée…).

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