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Sommet Franco-Britannique : quel avenir pour l’entente cordiale ?

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Ce vendredi s’est tenue une rencontre bilatérale de 5 heures entre la France et l’Angleterre avec pour but d’annoncer des progrès dans la coopération militaire des deux pays et d’évoquer les positions européennes des deux pays. Au moment où la tension est palpable entre les deux gouvernements, où en est-on de l’alliance franco-britannique ?

Avec les critiques britanniques et américaines sur l’état économique du pays, il n’était pas difficile d’imaginer que ce sommet fut plutôt tendu. A cela il a fallu ajouter la décision de David Cameron d’organiser un referendum avant 2017 sur la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union Européenne (sous réserve d’être réélu bien sûr). Le cahier des charges était donc bien rempli mais François Hollande et David Cameron ont décidé de mettre en valeur ce qui réunissait les deux nations, à savoir : le militaire.

La France et la Grande-Bretagne vont donc poursuivre dans la direction esquissée par les accords de Lancaster House de 2010. Ces accords avaient lancé la coopération franco-britannique dans le domaine maritime et de la mise en commun des efforts de développement et d’entretien du nucléaire militaire. Cet accord-ci a porté sur une commande commune record de missile anti-navire léger de 600 millions d’euros ainsi que sur le développement d’un modèle de drone de combat. Pour le drone, il s’agit pour l’instant d’une étude de faisabilité mais elle implique déjà Dassault, Thales, BAE et Rolls Royce. Voilà de quoi consolider le potentiel militaire des deux principales armées européennes. Au chapitre des interventions extérieures, David Cameron a annoncé le renforcement de l’aide logistique britannique aux troupes françaises au Mali et en Centrafrique. D’autres secteurs bénéficieront aussi d’une coopération franco-britannique comme  celui du nucléaire ou de l’espace.

S’il est logique de voir une coopération et un rapprochement des armées entre deux puissances militairement alliées depuis plus d’un siècle, les divergences politiques se creusent or l’entente cordiale exige un minimum de cohérence à ce niveau-là.

La position britannique actuelle sur l’Union européenne est emblématique d’un euroscepticisme montant mais qui a toujours existé en Grande Bretagne. Les britanniques n’ont jamais envisagé l’Union européenne comme autre chose qu’un marché commun et ils ont utilisé à maintes reprises la clause de l’ «Opting out» : la liberté pour un Etat déjà membre de n’appliquer qu’une partie d’un traité qui est voté. Avec la pression des eurosceptiques, David Cameron a promis un referendum avant 2017, s’il est réélu, pour décider si le Royaume-Uni reste ou non dans l’Union. Ironiquement, les écossais vont bientôt se prononcer pour savoir s’ils restent dans le Royaume-Uni et en cas d’indépendance, ils souhaiteraient se rallier à l’Union Européenne. Pour les patrons et la classe dirigeante britannique, une sortie de l’Union serait néfaste et Cameron joue un jeu dangereux en organisant ce vote tout en croisant les doigts pour que le non l’emporte. Aujourd’hui la position de la Grande Bretagne est donc clairement illisible que ce soit au niveau interne ou européen. Si le oui passait, ce serait la fin d’un frein politique important à l’approfondissement de l’Union et très certainement un nouveau chapitre de l’entente cordiale.

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