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Rétrospective 2014: Les interventions françaises à l’étranger

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En réponse à diverses menaces sécuritaires au Moyen-Orient et en Afrique, notamment, la diplomatie française s’est montrée très active en cette année 2014. À ce titre, la France a multiplié les interventions militaires à l’étranger, notamment en Irak mais aussi en Centrafrique, et a poursuivi son engagement au Mali.

Soldats français en déploiement dans le cadre de l'opération Sangaris. Source: defense.gouv.fr
Soldats français en déploiement dans le cadre de l’opération Sangaris. Source: defense.gouv.fr

L’opération Barkhane au Sahel

L’opération Barkhane, menée au Sahel par l’armée française depuis le 1er Aout 2014, a pour but de lutter contre le terrorisme dans toute la région. Cette mission, pour laquelle trois mille militaires français sont mobilisés en coopération avec les forces Maliennes, Tchadiennes, Nigériennes, Burkinabaises et Mauritaniennes, prend notamment le relais des missions Epervier mais aussi Serval, lors de laquelle les troupes françaises étaient intervenues pour empêcher la progression des troupes d’AQMI vers le Sud du Mali à partir de Janvier 2013. Si les résultats militaires de l’opération Serval son incontestables, les troupes d’AQMI et d’Ansar Dine demeurent actives dans la région, d’autant que la question de l’avenir politique du Mali reste posée, puisque la société Malienne demeure fracturée entre le Nord et le Sud du pays, et les velléités d’indépendance des Touaregs perdurent en l’absence de solution politique du pouvoir central. De ce point de vue, l’instabilité croissante de la Libye risque de déstabiliser la région. C’est pourquoi la France, avec ses partenaires, reste mobilisée dans le cadre de Barkhane, même s’il n’est pas certain que les moyens engagés suffisent, étant donné l’immensité du Sahel.

Mission Sangaris en Centrafrique

Les forces françaises sont également engagées en république Centrafricaine sous mandat de l’ONU depuis le 19 décembre 2013, dans le cadre de l’opération Sangaris, en soutien à la MISCA (Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite Africaine) pour mettre fin à « la faillite totale de l’ordre public, l’absence de l’état de droit et les tensions interconfessionnelles ». Cette intervention fait suite à de violents combats entre des milices chrétiennes dites « anti bakalas » et les partisans en majorité musulmans de l’ex-Séléka, coalition qui avait chassé du pouvoir le président François Bozizé. Ces combats, qui ont eut lieu à partir d’octobre 2013, se sont déroulés sur fond de tensions inter-ethniques et ont donné lieu à de multiples scènes de pillages et de nombreux règlements de compte, d’où l’intervention de la France sous égide de l’ONU, par crainte d’un éventuel génocide. À ce titre, 2000 soldats français sont mobilisés en soutien aux casques bleus de la MINUSCA (Mission multidimensionnelle intégrées des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine), qui se sont substitués aux troupes africaines de la MISCA. Mais, là encore, le résultat de cette intervention est discutable. En effet, si la capitale Bangui a bel et bien été sécurisée, permettant la formation d’un nouveau gouvernement, le nombre limité d’hommes à disposition de l’ONU ne permet pas de répondre à l’instabilité politique et la crise sécuritaire et humanitaire que connaît le pays, dont la superficie de plus de 600 000 kilomètres carrés pour moins de 5 millions d’habitants constitue une réelle difficulté pour les troupes onusiennes.

Opération Chammal en Irak

Enfin, la France est engagée en Irak contre Daech dans le cadre de l’opération depuis Septembre 2014, au sein d’une coalition internationale menée par les Etats-Unis. Cette opération, engagée par la France sur demande du gouvernement irakien, vise à assurer un soutien aérien aux troupes de l’armée irakienne ainsi qu’aux peshmergas du kurdistan autonome irakien. Ce soutien aérien, opéré depuis la base de Djibouti, mobilise une quinzaine d’appareils. Bien que l’opération internationale ait permis de stopper l’avancée rapide des troupes de Daech, ses résultats demeurent limités, dans la mesure où, en l’absence de troupes au sol, et étant donné la déliquescence actuelle de l’armée irakienne, il sera impossible de reprendre le terrain perdu aux troupes de Daech. En outre, le choix de la France de limiter ses frappes aux territoires irakien, qui se justifie par des questions de respect du droit international, limite les capacités stratégiques d’intervention des forces aériennes française face à une organisation transfrontalière.

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