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Le gouvernement allemand présente sa réponse à la crise, sera-t-il suivi ?

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Alors que la crise est en train de se résorber, les premières réponses des Etats arrivent devant leurs parlements. Le projet de Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des finances, diffère de celui de la France (qui sera présenté fin septembre) et de celui des Etats-Unis (qui a été présenté le 18 juillet dernier). Il est d’abord présenté dans un ordre précis : dans une semaine sera présenté au parlement le « Sparpaket » destiné à regrouper les mesures de rigueurs et de réduction du déficit. Aujourd’hui a été voté le projet de taxation des banques créant un fond de secours pour renflouer certaines d’entre elles en cas de faillite lors d’une nouvelle crise. Le but est clair : protéger le système contre lui même et non trouver de l’argent pour l’Etat.

La taxe s’appliquera a tout établissement possédant son siège social en Allemagne et se calculera en fonction de la dangerosité de la banque : plus cette dernière aura de fonds propres et aura d’activités « saines » moins la taxe sera importante. Cependant, la taxe ne peut excéder 15 % du bénéfice net de la banque. Elle devrait rapporter 1,2 milliard d’euros par an pour renflouer toute banque en difficulté. De plus, le texte prévoit la possibilité pour la puissance publique de prendre le contrôle d’une banque au bord de la faillite, de la démanteler et de ne garder que les actifs jugés stratégiques.

L’Allemagne n’a pas su convaincre car son système, s’il avait été envisagé, n’a pas été retenu pour constituer une taxe internationale sur les banques. Le G20 s’est aussi montré sceptique et il n’y a guère que la France pour soutenir avec enthousiasme ce projet. Or celui de l’Allemagne et celui de la France n’ont pas grand chose en commun : certes, la France envisage aussi de taxer ses banques, mais seulement les actifs les plus risqués et non tout l’établissement. De plus, alors que l’initiative allemande est une « caisse de solidarité » en temps de crise, la France compte bien encaisser le produit de cette taxe comme elle l’a fait pour les bonus.

Le sauvetage des banques en Allemagne a été très coûteux pour le pays : la banque bavaroise d’immobilier Hypo Real Estate a été nationalisée en 2009 pour cent milliards d’euros et n’a pas été la seule. Le problème est que les plans de sauvetage adoptés durant la crise ont coûté largement plus que ce que pourrait rapporter la taxe, même en un siècle. Mais il faut trouver des solutions rapidement car les mesures de soutien à l’économie prises dans la panique de 2008 arrivent à terme. Ces types de demi-mesures rappellent le projet de réforme du système bancaire américain, qui fait transiter les transactions de produits dérivés par une chambre de compensation qui va mutualiser les risques associés à ces instruments, vidé de sa substance puis voté le 18 juillet dernier. Il faut désormais se tourner vers l’Union Européenne pour un espoir de projet concret d’envergure.

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