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La politique étrangère de Benoît Hamon : priorité à l’UE

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Après vous avoir présenté la vision de la politique étrangère de Nicolas Dupont-Aignan, Les Yeux du Monde s’intéressent à Benoît Hamon, candidat du Parti Socialiste.

Réunir « défense » et « sécurité » dans une même loi budgétaire

Le candidat du PS se distingue par l’accent mis sur le rôle de l’UE dans la défense.

Comme plusieurs autres candidats, B. Hamon souhaite augmenter le budget de la défense. Il veut atteindre les 2% du PIB en 2022 – contre 1,8% aujourd’hui – ce qui correspond à une hausse de 2 milliards d’euros par an pendant toute la durée du quinquennat. Il est même allé plus loin en proposant une future loi d’orientation et de programmation qui regrouperait « défense » et « sécurité ». L’ensemble des fonds alloués s’élèverait à 3% du PIB. Sachant que les contours de ce qui correspond à la « sécurité » sont flous, et liés au contexte, rien ne prouve que le budget des armées augmentera réellement. Ainsi,  des doutes sur la poursuite du programme SCORPION (modernisation des blindés de l’armée de terre), ou encore sur la construction d’un second porte-avions sont permis.

Miser sur l’Union européenne plutôt que sur l’OTAN – tout en restant dans le commandement intégré

A ses yeux, l’UE est une force que la France doit préserver, tout en assurant son indépendance. Étant donné qu’elle est la seule puissance nucléaire de l’UE – du fait du Brexit – la France doit être le « pilier européen de la défense », en prenant la tête d’un « hub » de soutien logistique aux opérations menées par la France. A terme, il veut établir un véritable État-major européen. Même si la France peut avoir un rôle de moteur, il ne néglige pas la nécessité d’un couple franco-allemand fort. C’est pour cette raison qu’il a rencontré la chancelière actuelle Angela Merkel, mais aussi Martin Schulz, candidat du Parti social-démocrate d’Allemagne.

Bien qu’européen convaincu, B. Hamon n’en est pas moins critique du fonctionnement actuel des institutions. Selon lui, il est nécessaire d’approfondir l’intégration européenne, en se basant sur les membres de la zone euro – 18 États aujourd’hui. Il souhaite que celle-ci se dote d’un gouvernement et d’un Parlement. Ainsi, certaines mesures qui ne concernent pas les pays membres de l’UE n’ayant pas adopté la monnaie unique, n’auraient pas à être approuvée par 28 – bientôt 27 – États. On aurait ainsi une « Europe à plusieurs vitesses » dans les textes. Renforcer la zone euro serait bénéfique pour la stabilité de la monnaie, mais créer de nouvelles institutions pourrait rendre l’UE encore plus illisible pour les citoyens.

De plus, concernant la politique migratoire de l’UE, B. Hamon veut réformer l’Accord de Dublin, permettant à un membre de l’UE de renvoyer un demandeur d’asile vers le premier pays de l’UE dans lequel il a déposé une demande d’asile. Selon lui, cette règle impose un poids trop lourd à la Grèce et à l’Italie. Il veut une répartition plus équitable des réfugiés entre tous les États de l’UE.

Une position claire sur la crise syrienne

Concernant la crise syrienne, B. Hamon a le mérite d’avoir une position tranchée : il est pour une solution politique, qui ne peut pas se faire avec Bachar el-Assad. A la suite de l’attaque au gaz sarin du mardi 4 avril, il a même précisé qu’à ses yeux, la place de l’actuel président de la Syrie était « devant les tribunaux internationaux ». Il s’engage donc à combattre aussi bien B. el-Assad, que l’État islamique, qui sont tous deux des « barbares de la même nature ». En adoptant cette position il veut, par ailleurs, engager la France dans la lutte contre « l’impérialisme agressif » de la Russie.

Moyen-Orient : crise israélo-palestinienne

Concernant le conflit entre Israël et la Palestine, B. Hamon est pour la « solution des deux États », qui permettrait aux deux peuples de coexister. Selon lui une reconnaissance de l’État palestinien par l’État français est nécessaire. Sur ce point, B. Hamon s’inscrit dans la continuité de François Hollande qui s’était engagé à « soutenir la reconnaissance internationale de l’État palestinien » dans son programme de campagne en 2012. Il avait notamment tenu cette promesse en votant  « oui » à la demande palestinienne d’obtenir un statut d’observateur non membre à l’ONU, et en misant sur le dialogue entre les États concernés.

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