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Manifestations en Allemagne contre le nucléaire : les deux ne font pas bon ménage

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Il existe dans l’histoire des catastrophes qui transcendent et marquent à jamais l’existence humaine. Celle de Tchernobyl a, pour de nombreuses décennies, montré les terribles dangers du nucléaire. Et même 24 ans après, nombre de pays rechignent aujourd’hui à y avoir recours. Du coté des leaders européens (France et Allemagne), l’opposition est énorme : la première y recourt activement (mais pour combien de temps, puisque l’uranium nigérien, nécessaire aux centrales, est de plus en plus menacé) ; la seconde, depuis le mandat du « Grün » Joschka Fischer, y rechigne toujours autant.

C’est ainsi que des milliers de manifestants se sont rassemblés ce samedi pour exprimer leur mécontentement face à la décision du gouvernement d’étendre « l’espérance de vie » des centrales existantes. L’ancien chancelier Schroeder avait fixé la fin de la durée de vie de 17 centrales existantes à 2022 ; Merkel veut l’étendre pour au moins douze ans, avec les risques que cela comporte. Cette incompréhension symbolise tout à fait l’hésitation allemande en la matière. Les ressources renouvelables et plus « vertes » (hydroélectricité, éoliennes, etc.) ne pourront en aucun cas permettre à l’Allemagne (et à tout autre « grand » pays) d’assurer une autosuffisance en électricité. L’hypothèse charbonnière écartée, Merkel doit donc se tourner vers le nucléaire, au risque d’accroitre encore plus la dépendance vis-à-vis des hydrocarbures (avec, encore une fois, les risques que cela comporte).

Cependant, en Europe, il n’y a véritablement qu’en Allemagne qu’un tel débat apparait si virulent. Déjà les activistes s’insurgeaient, durant la Guerre Froide, contre l’installation de missiles nucléaires occidentaux en RFA ! Pourtant, un simple fait permettrait de résoudre le problème : une politique européenne en la matière. Autant rêver ! Comme dans d’autres domaines très importants, l’UE peine à définir une politique en la matière, minée par les egos. Et voilà encore des débats difficiles à prévoir pour Angela Merkel, quelques mois après sa lenteur sur la question grecque. Avoir face à elle le SPD, les Verts et partis altermondialistes ne sera pas si simple. Reste que la politique énergétique est au point mort depuis le gouvernement Schroeder et son moratoire sur de nouvelles constructions de centrales. Le poids de la population fera-t-il plier Merkel ? La fin de son mandat en dépend énormément.

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