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Ratko Mladic arrêté, ou quand l’histoire rattrape les criminels de guerre

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Ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic, âgé de 69 ans, a été arrêté aujourd’hui à Lazarevo, petit village situé à une centaine de kilomètres de la capitale serbe, Belgrade. Il est notamment poursuivi pour crimes de guerre durant la guerre de Bosnie, entre 1992 et 1995. Il devrait d’ailleurs être rapidement transféré vers les Pays-Bas où le Tribunal Pénal International pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), dont le siège se situe à La Haye, l’attend de pied ferme. Cette nouvelle a été unanimement saluée à travers le monde. Barack Obama s’est félicité de cette arrestation, soulignant que depuis Nuremberg, les Etats-Unis avaient toujours voulu lutter contre les crimes de guerre. Ban Ki-Moon a de son côté salué « un jour historique pour la justice internationale ».

Ratko Mladic est notamment accusé d’être à l’origine du massacre de Srebrenica qui a coûté la vie à plus de 8000 musulmans bosniaques en juillet 1995. Il avait été ainsi inculpé le 24 juillet 1995 par l’ONU pour génocide et était traqué depuis plus de 15 ans par la communauté internationale. Mais Ratko Mladic est également accusé d’une prise d’otages de 200 soldats de l’ONU entre le 26 mai et le 2 juin 1995. Selon Céline Bardet, juriste pour l’Union Européenne à Belgrade, « il y a un accord avec la Serbie, et il va être transféré à la Haye », ce qui devrait prendre « neuf ou dix jours » selon Catherine Ashton, la haute représentante de l’Union Européenne pour les Affaires étrangères. Le président serbe, Boris Tadic, a d’ailleurs confirmé que cette extradition était en cours.

Les accusations à l’encontre de Ratko Mladic sont lourdes. Si le procès devrait durer des mois, l’issue pour l’ancien chef militaire pourrait être conséquente : il risque en effet la prison à vie. Cependant, prouver la culpabilité de Ratko Mladic risque d’être difficile. Certes, les preuves s’accumulent depuis plusieurs années à propos du massacre de Srebrenica. Cependant, il sera difficile de prouver que Mladic a été l’instigateur et le donneur d’ordres durant ces événements déplorables. Sa situation est comparable à celle de l’ancien chef politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, arrêté en 2008 et dont le procès à La Haye traine en longueur.

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