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ETA annonce la fin de la lutte armée

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Après 43 ans d’attentats, le groupe indépendantiste basque ETA a annoncé le 20 octobre sa décision de mettre fin à la lutte armée. Depuis son premier attentat en 1968, le groupe terroriste a causé la mort de 868 personnes.

Créé en 1959 par des militants basques en exil, le groupe a basculé dans le terrorisme à la chute de Franco. En effet, la frange radicale des etarras trouvait insuffisante l’autonomie concédée au Pays Basque dans la nouvelle Constitution, à travers la création des communautés autonomes. Néanmoins, ces dernières années, l’ETA a vu son pouvoir s’effriter. La collaboration des autorités franco-espagnole en matière de lutte antiterroriste a ainsi permis l’arrestation de plusieurs dirigeants du groupe terroriste. Par ailleurs, le scepticisme de la population basque quant à l’efficacité de la lutte armée se révèle de plus en plus fort.

La lutte démocratique apparaît aujourd’hui comme le moyen le plus approprié pour défendre l’idéologie indépendantiste.

En effet, pour la première fois en 2009, un élu indépendantiste, Patxi Lopez , membre du PNV (partido nacional vasco) a été nommé lendakari (gouverneur du pays basque).

Quel va être l’avenir de l’action de l’ETA ? Ses dirigeants ont d’ores et déjà annoncé dans une vidéo diffusée par le journal Gara qu’ils souhaitaient poursuivre la lutte, de manière plus efficace, sur la scène politique. Depuis quelques années, la frange politique de l’ETA voit son importance s’accroître, notamment au travers de Batasuna, parti pourtant déclaré illégal en Espagne. Un processus démocratique, soulignant l’importance de l’action légale, avait été lancé le 10 janvier 2010, mais sans renoncer totalement à la lutte armée. Un pas décisif vers la pacification semble avoir été franchi aujourd’hui.

L’annonce de l’arrêt des violences a fait la une des quotidiens nationaux espagnols aujourd’hui : nombreux sont ceux qui soulignent l’espoir créé par cette décision. Pour autant, chez d’autres, comme le quotidien ABC, la méfiance est de mise. L’échec du cessez-le feu de 2006, qui s’était terminé par la mort de deux personnes dans un attentat à l’aéroport de Madrid, est encore dans les esprits.

La préservation de ce choix pacifique tient sans doute à la capacité des dirigeants politiques indépendantistes à susciter l’adhésion autour de leurs idées. Si les résultats dans les urnes ne sont pas au rendez-vous, l’ETA pourrait bien décider de reprendre les armes.

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