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L’offre d’échange de la dette grecque officiellement lancé

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250 milliards d’euros, tel est le colossal montant que la Grèce devra encore payer à ses créanciers : hier, Athènes a officiellement lancé la procédure d’échange des obligations détenues par ses créanciers privés dans le but de parvenir à un effacement partiel de sa dette de près de 107 milliards d’euros, faisant ainsi suite à plusieurs mois de négociations laborieuses entre État grec, hedge funds et créanciers d’Athènes . Mais bien que hors-norme, cette opération sera-t-elle suffisante pour relancer la machine hellénique?

Établie dans le cadre du deuxième plan de sauvetage adressé à la Grèce, cette opération est le résultat de plusieurs mois de négociations intensives entre Athènes et ses créanciers : d’un coté l’État grec, qui face à l’ampleur de sa dette – 350 milliards d’euros pour environ 160% de son PIB pré-accord – ne pouvait pour s’en sortir que s’en remettre à la participation de ses partenaires et de ses créanciers, de l’autre des banques, des assurances et des fonds d’investissement qui pour leur part, étaient plutôt réticents à l’idée d’effacer une partie de la dette grecque, synonyme pour eux de pertes nettes. Mais entre ne revoir qu’une partie de son argent et ne rien revoir du tout, le choix est vite fait : les recettes de l’État grec étant inférieures au montant des intérêts à payer aux créanciers, la probabilité de revoir un jour l’intégralité de son placement était quasiment nulle; d’où la décision de recourir à un effacement partiel de la dette grecque ! Ne restait plus alors, qu’à déterminer les modalités de cet engagement : depuis hier, cela est chose faite.

Portant sur un total de 206 milliards d’euros de titres privés, ces modalités sont assez complexes : pour une obligation grecque d’une valeur initiale de 100, les créanciers privés recevront en échange plusieurs titres d’une valeur totale de 46,5, soit une décote faciale de 53,6% : ces titres seront constitués à hauteur de 31,5 de titres grecs, et à hauteur de 15 de titres du FESF – Fonds Européen de Stabilité Financière : à coté de l’effacement partiel de la dette grecque émerge donc une prise en charge conjointe de la dette grecque par les partenaires européens. Résultat attendu de cette opération : un allégement de la dette grecque détenue par les créanciers privés de 53,5%, pour une réduction totale de près de 30,57%. Pour les créanciers privés, la perte finale sera sûrement plus lourde : la décote réelle de leurs titres est estimée à près de 74%.

L’objectif final de cette opération est quant à lui beaucoup plus simple : ramener le ratio de la dette publique grecque à 120,5% du PIB d’ici 2020.

Une condition toutefois à la bonne tenue de ce plan : si le taux d’échange s’avère être inférieur à 75%, l’échange ne se produira pas. Un scénario qui a peu de chances de se réaliser puisque selon les premières estimations, l’appel d’offre devrait être un succès : les candidats volontaires à cette opération auront jusqu’au 9 mars pour se manifester.

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