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Expansion d’Ebola : psychose ou réelle menace ?

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Depuis le dernier article des Yeux du Monde sur le sujet, la situation a empiré : le 3 août dernier le virus avait contaminé au moins 1323 personnes en tuant 729 personnes selon l’OMS. Aujourd’hui nous en sommes à 8399 personnes contaminées pour 4033 morts. Les médias occidentaux se sont montrés de plus en plus alarmistes à mesure que l’épidémie progresse, cela relève-t-il de l’anticipation ou du sensationnalisme pour vendre plus de papier ? Et quelles ont été les mesures prises par les puissances publiques pour contrecarrer Ebola ?

Un employé de l'aéroport de Los Angeles le 9 octobre.
Un employé de l’aéroport de Los Angeles le 9 octobre.

C’est l’élément médiatique du moment : en parallèle avec la progression du Daesh toutes les rédactions de journaux ou de chaînes d’actualité ont leur encart « Ebola ». Le fait que les médias occidentaux ne se penchent sur le problème que depuis que des volontaires occidentaux ont été contaminés est en soit une preuve de double standard. Et depuis la contamination aux Etats-Unis d’infirmières ayant soigné un patient rapatrié, les médias américains paraissent obsédés par l’affaire.

Mais au-delà du traitement médiatique on peut effectivement dire que la lutte contre Ebola ne se présente pas bien. L’OMS a déjà averti que si nous sommes dans les 1000 nouveaux cas par semaine en Afrique de l’Ouest en ce moment, nous pourrions atteindre les 10 000 nouveaux cas par semaine d’ici la fin de l’année. L’ONU a renchérit, la mission des Nations unies chargée de coordonner la réponse d’urgence à la maladie a déclaré qu’Ebola avait une longueur d’avance et qu’elle est en train de gagner la course. Pour ce qui est des causes de cette situation, elles sont diverses mais restent avant tout politiques.

Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU, a déclaré que l’appel de fonds de près d’un milliard de dollars lancé par l’ONU n’était financé qu’à 25%. Mais plus que les fonds internationaux, c’est une réponse des pays Africains qui est attendue et sur ce chapitre, l’Union Africaine reste paralysée. L’Union est le plus petit contributeur en termes de budget à la gestion internationale de la crise, de plus elle s’est contentée le 6 octobre dernier de reprendre une décision de la Cédéao sur le maintien de l’ouverture des frontières. Enfin, plus que de financement, l’Afrique a besoin de main d’œuvre qualifiée pour faire fonctionner les centres de soin et elle a du mal à mobiliser ses membres pour la fournir. Il faut dire que la psychose gagne le continent, la CAN pourrait ainsi être reportée ou organisée dans d’autres Etats qu’au Maroc où elle était censé se dérouler cette année.

Pendant ce temps en Occident, les mesures sont plus cosmétiques et politiques qu’efficaces.

Barack Obama a appelé le 16 octobre les Européens à agir de manière plus agressive contre le virus alors que les ministres européens de la santé étaient en réunion exceptionnelle à Bruxelles pour aborder le sujet. De leur part cependant, l’effort se limite à une participation à hauteur de 120 millions d’euros à l’effort international et à des contrôles dans les aéroports. De quoi donner du grain à moudre à des médias en manque de sensationnalisme.

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