Une année en bref

L’année 1968 : entre revendications sociétales et remous politiques

Shares

Pour nous autres Européens, 1968, c’est la naissance d’un mouvement porté par les jeunes générations contre la société traditionnelle ainsi que le pouvoir politique et économique en place. Des remous nés aux Etats-Unis et propagés jusqu’au camp soviétique.

Une des très nombreuses marches pour les droits sociaux organisées aux Etats-Unis
Une des très nombreuses marches pour les droits sociaux organisées aux Etats-Unis

Il est encore difficile aujourd’hui de rapprocher les mouvements ayant eu lieu aux Etats-Unis de ceux s’étant emparés de certaines sociétés européennes. Aux Etats-Unis, la révolte estudiantine s’est surtout manifestée en une opposition pacifiste à l’intervention américaine au Vietnam ainsi qu’à une opposition à l’American way of life. Ainsi en est-il de la grande université de Columbia, prise d’assaut par ses étudiants durant une semaine en avril. Aux Etats-Unis, c’est aussi une rébellion contre la ségrégation sévissant dans le pays envers tous les non-Blancs. Ce mouvement prit une ampleur exceptionnelle après l’assassinat de l’un de ses parangons, Martin Luther King, le 4 avril. Des émeutes prirent place dans les banlieues de nombreuses villes.

En Europe, il s’est plus agi d’une opposition contre l’ordre économique et politique au pouvoir. D’abord parti des universités (notamment Nanterre en France), il s’est peu à peu répandu aux autres couches sociales, notamment les ouvriers. En France, l’opposition au capitalisme et au Président De Gaulle fut plus marquée qu’ailleurs, entrainant la chute du pouvoir l’année suivante.

Plus à l’est, de véritables mouvements prirent place en République Tchèque, résumés sous l’appellation de Printemps de Prague. Alexandre Dubcek arrive au pouvoir début 1968, et fait approuver en avril le passage à un « socialisme à visage humain », prenant ouvertement ses distances avec Moscou. Dubcek promet la fin de la censure et un rééquilibrage économique vers l’Ouest, ce qui effraie Moscou. Malgré diverses menaces, Dubcek ne recule pas et l’armée rouge intervient en août, lors de la plus grande opération armée en Europe depuis 1945 (750 000 soldats envoyés), renversant le pouvoir en place et procède à une normalisation. Douze ans après Budapest, l’URSS réaffirme son pouvoir sur ses alliés communistes.

Il faut également noter la conclusion du Traité de Non-Prolifération nucléaire, initié par les deux grandes puissances américaine et soviétique, finalement entré en vigueur en 1970. Sa proposition majeure est que les pays détenant l’arme nucléaire n’aident pas ceux qui s’en souhaitent s’en doter à le faire. Chaque membre non-doté de l’arme à ratification du traité se doit ainsi de refuser toute démarche visant à détenir l’arme. Deux grands pays, non officiellement nucléaires (alors qu’ils l’étaient en réalité) refusèrent originellement de signer le TNP : la France et la Chine.

En bref :

  • le Président américain L. Johnson annonce la fin de la convertibilité du dollar en or
  • création en mars de Droits de Tirage Spéciaux pour mettre fin à la crise monétaire née de la précédente décision. Ces DTS sont indexés sur les cinq grandes devises de l’époque (le dollar US, le mark allemand, le yen japonais, la livre britannique et le franc français)
  • nombreux retournements de situation lors de la guerre du Vietnam. Le Président Johnson annonce la fin des bombardements américains le 1er novembre
Shares

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *