Pays industrialisés

Le déclin de l’industrie automobile américaine

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Nation phare de l’automobile depuis sa création, acteur clé des innovations de l’industrie depuis plus d’un siècle, les Etats-Unis ont néanmoins subi plusieurs affronts dans ce secteur depuis les années 1970. Entre mauvais choix et concurrence internationale accrue, le secteur est progressivement entré en déclin.

Le temps où les ateliers des grands constructeurs fonctionnaient à temps plein est bien révolu
Le temps où les ateliers des grands constructeurs fonctionnaient à temps plein est bien révolu

Pour beaucoup de spécialistes, ce sont les chocs énergétiques des années 1970 qui ont profondément marqué l’industrie automobile américaine. En effet, face à un coût du carburant en augmentation, la demande américaine a commencé à se tourner vers des modèles moins gourmands, favorisant là la stratégie de constructeurs japonais et européens. Incapables de proposer une solution moins consommatrice, et échouant à imposer un protectionnisme dans ce secteur, les constructeurs américains n’ont eu d’autre choix que de former des partenariats avec des constructeurs étrangers pour pallier leurs faiblesses. Ainsi en est-il du rapprochement de General Motors et de Toyota qui permet à GM de s’approprier des méthodes de management japonaises au cours des années 1980.

Cette stratégie ne pouvait pas être durable. Les constructeurs japonais ont compris que leur avantage technologique était désormais indéniable. Profitant également de la poussée du yen, ils investissent massivement aux Etats-Unis, créant des véhicules répondant parfaitement à la demande américaine : la Lexus de Toyota ou l’Infiniti de Nissan en sont de bons exemples.

L’incompréhension d’un changement de modèle crée une quasi-faillite du secteur

Les décennies suivantes ne changent rien au constat : les grands constructeurs tels que GM ou Chrysler restent persuadés que la demande américaine privilégie les gros véhicules comme les 4×4, à tort. Le tournant hybride est également raté par ces majors, atomisées par la Prius de Toyota voire les Tesla tout-électriques.

C’est le début de la fin pour ces grands constructeurs. Chrysler, qui tente son va-tout en fusionnant avec Daimler en 1998, est tout simplement bradé à Fiat une décennie plus tard. Quant aux deux autres majors, c’est la crise de 2008 qui les frappe durement. GM est sauvée de la faillite par une aide gouvernementale, en plus d’une revente sauvage de grands noms (Aston Martin pour Ford, Saab pour GM) et de la fermeture de nombreuses usines, affectant durement Detroit, cœur historique de l’automobile américaine.

Si l’on excepte le cas Chrysler, les deux autres majors ont réussi à survivre à plusieurs années de mauvais choix et à une crise financière sans précédent. Certes, sans le bailout d’Obama et les difficultés d’autres grands rivaux (Volkswagen, Toyota), le constat serait plus accablant. Néanmoins, il semble que ce rebond soit modeste, faute de réelles mutations des gammes produites. En attendant une influence grandissante des constructeurs plus modestes mais aux idées plus en lien avec l’air du temps, comme Tesla Motors.

 

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