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Qu’est-ce que la courbe de Phillips ?

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La courbe de Phillips, du nom de son auteur néo-zélandais, l’économiste William Phillips, est une relation inversement proportionnelle entre chômage et taux d’inflation d’une économie. Ainsi, un chômage plus faible serait corrélé avec une inflation plus forte. La théorie de William Phillips, publiée en 1958, soit à une époque où le keynésianisme faisait l’unanimité, se fonde sur une analyse de données de l’économie britannique entre le XIX° siècle et 1957. Elle sera reprise dans les années 1960 par les économistes Robert Solow et Paul Samuelson, ainsi que Modigliani.

Représentation graphique de la courbe de Phillips
Représentation graphique de la courbe de Phillips

Cette analyse peut se concevoir d’un point de vue keynésien : en effet, une augmentation des dépenses de gouvernement peut conduire à réduire le chômage tout en générant de l’inflation. Si cette relation appuyait les principes keynésiens, elle fut néanmoins mise à mal par les économistes monétaristes. Ainsi, depuis les années 1970, de nombreux économistes, tels que Milton Friedman, critiquèrent le travail de Phillips, des contre-exemples indiquant que cette relation n’est pas toujours vraie. Depuis, sept prix Nobel ont d’ailleurs été attribués pour des travaux allant à l’encontre de la courbe de Phillips, jugée simpliste.

En effet, un des premiers contre-exemples utilisés est le cas de pays comme les Etats-Unis qui, dans les années 1970, ont connu une crise dite de « stagflation ». Cette stagflation se traduit par une forte inflation et un fort taux de chômage, ce qui va à l’encontre de la courbe de Phillips. Et les contre-exemples sont nombreux : durant les Trente Glorieuses, la RFA est également parvenue à avoir à la fois des taux de chômage et d’inflation bas, tout comme les Etats-Unis qui, au tournant des années 2000, connaissent une situation de plein emploi et d’inflation faible.

En réalité, il semblerait qu’à long terme, une forte inflation soit anticipée par les agents économiques et ne permette pas de réduire le chômage. A long-terme, le chômage est donc structurel : la courbe inflation-chômage est donc verticale (cf. graphique, droite U*), c’est le NAIRU (Non-Accelerating Inflation Rate of Unemployment), indice qui permet de mesurer le taux de chômage d’un pays pour un taux d’inflation stable. A court terme, cependant, la courbe de Phillips est généralement vérifiée, les agents économiques n’anticipant pas correctement l’inflation.

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