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Vaclav Havel – Biographie

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Vaclav Havel

Icône de la révolution de velours et plus largement des changements sociopolitiques qui ont secoué l’Europe centrale au début des années 1990, Vaclav Havel  est un véritable symbole de l’Etat tchèque moderne. Il est né le 5 octobre 1936 à Prague dans une famille d’entrepreneurs. Après la libération du pays de l’occupation nazie par l’Armée rouge et l’arrivée des communistes au pouvoir en 1948, sa famille est accusée de collaboration et leurs biens sont saisis. Vaclav Havel achève sa scolarité obligatoire en 1951 mais est interdit d’effectuer des études supérieures du fait de la politique de lutte antibourgeoise menée par le régime. Il forme par ailleurs à la même époque un groupe de réflexion au sein duquel des jeunes discutent de l’oppression du régime socialiste. Passionné de longue date par l’écriture, il se lance ensuite dans le théâtre. Après un début comme machiniste, il se fait connaitre pour son œuvre mêlant théâtre de l’absurde et héritage kafkaïen.

Lors de l’occupation soviétique de 1968 il refuse de s’exiler et entre dans la dissidence. Il rédige alors le manifeste de la Charte 77,  pétition des dissidents opposés au processus de « Normalisation » de la société tchécoslovaque lancée après le Printemps de Prague. Son action et surtout ses écrits le conduisent plusieurs fois en prison : il y passe cinq ans entre 1977 et 1989. En 1988, alors que le pays célèbre diverses événements historiques fondamentaux tels que sa création en 1918 ou le  printemps de Prague de 1948, la répression ne cesse de grandir contre les activités des membres de la Charte 77. En parallèle le peuple prend de plus en plus consciente de sa force et la chute du mur de Berlin contribue à l’amplification de la contestation interne. V. Havel, récemment sorti de prison prend assez naturellement la tête du mouvement « forum civique », une association unie des mouvements d’opposition et d’initiative démocratique. Il mène alors la « Révolution de velours » mettant fin au régime. Sorte de continuité inversée du Printemps de Prague, cette révolution s’est faite sans verser une goutte de sang, notamment du fait de l’effondrement généralisé du système communiste dans les républiques populaires.

Suite à ces événements, il accède, d’abord de façon intérimaire, au poste de Président de la Tchécoslovaquie en 1989. Devant rester 40 jours au pouvoir, il est reconduit à la tête du pays en 1990. Sa force réside notamment dans son indépendance à l’égard des partis politiques, il est ainsi vu comme une autorité essentielle dans les relations entre Tchèques et Slovaques. En ce sens, l’éclatement du pays constitue un échec et il démissionne de ses fonctions présidentielles en juillet 1992 afin de signifier son opposition à la partition. Il revient néanmoins quelques mois plus tard, suite à un accord sur la forme institutionnel du régime et est élu premier Président de la République tchèque en janvier 1993. A la tête du pays pour deux mandats, il a piloté la démocratisation du pays, tant sociétale qu’administrative. Il a de plus agi pour son positionnement international, marqué par l’adhésion à l’OTAN en 1999 et la préparation à l’adhésion à l’Union européenne, effective en 2004. Il achève son mandat présidentiel en 2003 et continue son combat pour les droits de l’homme à Cuba, Biélorussie, Birmanie et Russie notamment. Celui dont la vie a été qualifiée d’ « œuvre d’art » par Milan Kundera, s’est éteint en décembre 2011 affaibli par de nombreux problèmes de santé, en partie dus à son emprisonnement.

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