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Qu’est-ce que la loi d’Okun ?

La loi d’Okun est une relation économique développée par Arthur Okun, économiste américain qui fut membre du Council of Economic Advisers (CEA) de 1968 à 1969, et inspira notamment la politique économique sous la présidence de John Fitzgerald Kennedy. Arthur Okun est aussi connu pour avoir proposé un « Misery index », en additionnant taux de chômage et taux d’inflation.

Cette loi, proposée par Arthur Okun en 1962, souhaite établir empiriquement une relation entre taux de croissance du PIB et évolution du taux de chômage. Elle peut se présenter sous la forme suivante : ΔY/Y  –  k  = – cΔu

Avec : Y le PIB actuel, ΔY la différence entre le PIB potentiel et le PIB actuel, Δu la différence entre le taux de chômage naturel (constant) et le taux actuel, k le rythme moyen de croissance du PIB, et c le coefficient d’Okun correspondant à l’élasticité entre croissance du PIB et évolution du taux de chômage.

Dans le cas des Etats-Unis, Okun estime (à son époque) que k = 3% et c = 2. Cela signifie que :

–          le chômage ne baisse que si le taux de croissance dépasse 3%, et augmente sinon (la production doit en effet croître à un rythme au moins égal à la somme de la croissance de la population active + de la croissance de la productivité afin de ne pas augmenter le taux de chômage) ;

–          une augmentation (respectivement, baisse) de 1% du taux de chômage aura pour conséquence d’abaisser (respectivement, d’augmenter) le PIB potentiel de 2%, et inversement.

Loi d'Okun réalisée pour les Etats-Unis (données 1948 à 2011)
Loi d’Okun réalisée pour les Etats-Unis (données 1948 à 2011)

Le fait que le PIB baisse plus rapidement que le taux de chômage n’augmente peut s’expliquer de différentes façons :

–          Les travailleurs sont susceptibles de travailler moins d’heures, dans une logique de partage du travail ;

–          La productivité pourrait baisser, car les employeurs garderaient plus de travailleurs que ce dont ils ont réellement besoin (vrai notamment si le marché du travail est peu flexible) ;

–          Les chômeurs, notamment les femmes, peuvent arrêter de chercher du travail et donc réduire les chiffres du chômage.

Mais la loi d’Okun peut prendre des valeurs différentes selon les pays et selon les époques. Par exemple, si la productivité et/ou la population active augmente(nt) rapidement, k va croître et l’économie du pays devra augmenter sa production plus rapidement si elle ne veut pas voir son taux de chômage augmenter. A l’inverse, une économie dont les gains de productivité sont faibles, et sans réelle croissance de la population active, aura besoin d’une moins grande augmentation de sa production pour réduire son taux de chômage.

Les conditions du marché du travail, également, peuvent expliquer certaines composantes de cette loi : avec un marché de l’emploi plus flexible, le coefficient d’Okun, c, est plus bas car les entreprises peuvent embaucher et licencier plus facilement.

Néanmoins, cette loi a pu être critiquée puisqu’elle n’est le fruit que d’une analyse empirique et non d’une démonstration mathématique. Par ailleurs, la variabilité de ses composantes au cours du temps et selon les économies est aussi une limite notable. Pourtant, cette loi ne s’est pas démodée au fil du temps, tant elle est utile et simple d’utilisation.

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