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Qu’est-ce que le concept de gouvernance ?

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L’expression apparaît d’abord dans des travaux d’économistes et de sociologues désireux de décrire comment se gèrent effectivement les organisations internationales ou les firmes privées, avant de s’étendre et de s’imposer en sociologie politique. La gouvernance politique est fondamentalement, selon l’expression de Liesbet Hooghe, un « processus de coordination d’acteurs » qui met l’accent sur la concertation pour dégager une décision.

La notion de gouvernance met en lumière les logiques et contraintes internes et externes des entités considérées (ex : état du marché, règles politiques et administratives, exigences sociales ou culturelles de la société civile). C’est ce qui la distingue de la notion classique de gouvernement qui s’attache surtout au rôle du politique et aux moyens constitutionnels dont il dispose. C’est ainsi que le concept de gouvernance est particulièrement bien adapté à l’étude des organisations internationales (FMI, Banque mondiale, OMC, UE…) mais aussi à celle du gouvernement des villes et des agglomérations.

En matière de politiques publiques, la dispersion du pouvoir de décider est un phénomène caractérisé, d’une part, par des facteurs purement politiques (ex : aspiration à rapprocher le pouvoir du citoyen, décentralisation, construction européenne), d’autre part, par le fait que les autorités politiques soient souvent confrontées à des problèmes qui dépassent leurs frontières, notamment en matière d’investissements ou de sécurité. Il arrive donc couramment que plusieurs catégories de décideurs doivent coopérer ensemble tant pour apporter une réponse rationnelle à ces problèmes que pour limiter les coûts.

Deux types de gouvernance peuvent être distingués. Le premier est un type de gouvernance à niveaux multiples, tel qu’on le retrouve dans la coexistence de l’Etat, de collectivités locales et éventuellement d’entités fédérées au sein d’un Etat fédéral. Restreinte à un territoire donné, les compétences respectives des collectivités publiques se superposent avec le pouvoir central. Le second type de gouvernance est plus fonctionnel et fondé sur un souci d’efficacité pratique.  Dans ce but, des instances spécialisées sont créées, à l’initiative des autorités publiques ou de groupements de particuliers pour faciliter la solution de problèmes spécifiques (ex : approvisionnement en eau, gestion de parcs nationaux). Ce mode de gouvernance tend à fonctionner de façon indépendante des débats partisans qui traversent la société, et même en dehors de tout contrôle démocratique, puisque les préférences des citoyens ne s’y expriment pas directement. Néanmoins, on voit mal comment y renoncer car en pratique, elle se révèle particulièrement adaptée à une gestion des biens collectifs.

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