BiographiesRessources

Nicolae Ceausescu – Biographie

Shares
Couverture du Time à l'effigie de N. Ceausescu en mars 1966
Couverture du Time à l’effigie de N. Ceausescu en mars 1966

Nicolae Ceausescu est né en 1918 à Scornicesti, ville rurale du sud de la Roumanie. Venant d’un foyer pauvre, il ne bénéficie seulement d’une éducation primaire. Il s’installe à l’âge de 11 ans à Bucarest où il devient apprenti cordonnier. Il est dès lors sensibilisé à la cause ouvrière et rejoint en 1932 le mouvement des travailleurs roumain et milite au sein d’un comité antifasciste. En 1933,  il rejoint l’Union des jeunesses communistes, dont il devient peu à peu une figure connue et est de ce fait régulièrement arrêté par les autorités qui le qualifient « d’agitateur communiste ». Il est arrêté en 1940 et est détenu durant 30 mois au sein de la prison de Doftana . Durant cette période de détention il est transféré à la prison de Tirgu Jiu où il rencontre Gheorghe Gheorghiu Dej qui l’introduit aux théories marxistes-léninistes. En 1944, alors que le pays est envahi par les soviétiques, il s’enfuit de prison et son ascension vers le pouvoir commence. Il devient cette année secrétaire de l’Union des jeunesses communistes, puis en octobre 1945 membre suppléant du comité central du parti ce qui lui permet d’exercer de nouvelles responsabilités au niveau régional. Après l’abolition de la monarchie, il est nommé Ministre de l’agriculture en 1948 puis vice-ministre de la Défense et ainsi chef de la direction politique de l’armée.  Après avoir acquis le statut de membre titulaire du comité central en 1952, il devient secrétaire du parti en 1954. Il succède à Gheorghiu-Dej en mars 1965, en tant que numéro deux du parti. Attaché à l’indépendance du pays et au maintien de la souveraineté nationale vis à vis de Moscou, il s’inscrit dans la même lignée politique de son prédécesseur . Il s’oppose ainsi aux réformes proposées aux républiques socialistes dans le cadre du COMECON et du pacte de Varsovie. Cette distanciation se manifeste notamment par la non intervention de la Roumanie en Tchécoslovaquie en 1968 contrairement aux autres membres du pacte de Varsovie. Il se rapproche également de la Yougoslavie et de la Chine afin de trouver des soutiens en dehors de ses alliés traditionnels. Il renforce ainsi ses relations avec l’Occident en effectuant de nombreux déplacements à l’étranger. A l’échelle interne, il tente de développer l’industrie et l’agriculture. Toutefois, les projets de développement qu’il mène, notamment en termes d’infrastructures ont pour conséquence d’élever la dette du pays. Les mesures visant à réduire cette dette conduisent à une détérioration des conditions de vie de ses concitoyens. Il prend ses distances vis à vis de l’URSS de façon claire en refusant les réformes économiques proposées par M.Gorbachev, leur préférant une gestion traditionnelle planifiée. Il propose ainsi dans les années 1980 de détruire les espaces ruraux regroupant moins de 2000 personnes afin de construire des centres agro-industriels, causant une large panique au sein de la population. Sa gestion du pays est également caractérisée par un important culte de la personnalité et une surveillance étroite des citoyens accompagnée d’une répression importante des dissidents.
Ceausescu a également accru son pouvoir en s’octroyant de nombreux titres tel que président du Conseil d’Etat en 1967 et Président de la république en 1974. A cela s’ajoute un népotisme important : son fils Nicu , héritier politique de son père, bénéficie de nombreux avantages. A partir des années 1970, après un séjour en Asie (Chine et Corée) Ceausescu opte pour un durcissement du régime inspiré notamment de la dictature nord-coréenne. Son objectif est ainsi de mettre en oeuvre une transformation totale passant par la création  d’un homme roumain nouveau puisant ses sources dans le communisme et l’histoire roumaine. C’est un véritable national-communisme que met en place Ceausescu,appuyé par une relecture de l’histoire, une instrumentalisation identitaire et une politique démographique nataliste.

La dégradation des conditions de vie de la population et le caractère dictatorial de sa gouvernance, tendent à réduire l’influence de Ceausescu Les dérives de son pouvoir autoritaire déconnecté du peuple conduisent, en novembre 1987, des milliers de travailleurs à saccager les locaux du Parti Communiste à Brasov. En 1989, une révolte populaire soutenue par l’armée met finalement un terme au règne de Ceauescu. L’ancien président et sa femme, qui occupait le poste de vice première-ministre depuis 1987, sont alors jugés pour génocide et divers crimes. A l’issue d’un procès rapide le couple est condamné à mort et fusillé dans la base militaire de Targoviste.

Shares

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *