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Les nouvelles perspectives énergétiques au Moyen-Orient

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L’emprunte hégémonique de l’Iran et de l’Arabie Saoudite est aujourd’hui incontestable au Moyen-Orient. Du point de vue énergétique, les pétromonarchies du Golfe tirent une avance considérable sur l’Iran dans la production du baril. Néanmoins, si l’Iran a longtemps été asphyxié par les sanctions internationales, les perspectives économiques devraient s’améliorer depuis l’entrée en vigueur de l’accord nucléaire entre Téhéran et les grandes puissances; tandis que les relations américano-saoudienne se refroidissent. Le retour de l’Iran sur la scène internationale, le désengagement progressif des États-Unis dans la région et l’essoufflement de l’Arabie Saoudite, cristallisés par le conflit syrien, marquent de nouvelles perspectives dans les échanges d’hydrocarbures au Moyen-Orient.

Alors que le cours du Brent (dollars/baril) était de 120 durant l’année 2013, celui-ci a chuté de plus de la moitié pour atteindre moins de 50 en 2016. Le virage schiste très tôt entrepris par les États-Unis, la décision de l’OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole) de maintenir son niveau de production afin de protéger sa part de marché et la levée attendue des sanctions internationales imposées à l’Iran contribuent à cette chute spectaculaire du cours du Brent. La baisse des recettes tirées des exportations pétrolières réduit substantiellement l’excédent commercial voire le mue en déficit pour l’ensemble des pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) notamment, puisque l’excédent de 15% du PIB (CCG) en 2014 est tombé à 0,25 % de déficit l’année dernière. Bien que l’accord sur le nucléaire iranien soit entré en vigueur le 16 janvier dernier, de nombreux obstacles sont encore à franchir avant une levée complète des sanctions internationales qui pèsent sur l’Iran. Le pays des ayatollahs bénéficie néanmoins d’une grande capacité de production puisque c’est le second pays exportateur d’or noir parmi les pays de l’OPEP avec 2 millions de barils de pétrole brut par jour. La Chine et l’Inde représentant 50% des exportations pétrolières de l’Iran, la levée des sanctions économiques devrait ouvrir de nouveaux marchés notamment en Europe. Téhéran bénéfice donc d’une perspective économique positive, alors que les pétromonarchies s’essoufflent à cause du manque de diversification économique.

Pallier la chute du cours du Brent n’est pas l’affaire de tous

Afin de pallier cette baisse du cours du Brent, les principaux pays exportateurs de pétrole, OPEP et non-OPEP tel que la Russie, cherchent à geler leur production afin de ramener l’offre à une demande qui reste timide. Mais de profondes divergences entre l’Arabie Saoudite et l’Iran marquent les deux principaux rivaux de la région, puisque Riyad se refuse de geler sa production à moins que l’Iran n’en fasse autant. Fort de sa perspective énergétique positive, avec la levée progressive des sanctions, Téhéran cherche à augmenter son quota de production pour investir de nouveaux marchés.

Tandis que Ryiad – n’ayant pas de nouvelles perspectives pour investir de nouveaux marchés – voudrait voir ses recettes pétrolières augmenter pour faire face au ralentissement économique qu’il subit en raison, notamment, de ses interventions directes ou indirectes extérieures (Yémen, Syrie). On est donc loin, en plus du contexte diplomatique actuel, d’un compris irano-saoudien, d’autant qu’un baril bon marché continue d’arranger l’économie américaine permettant de revoir à la hausse ses taux de marge dans beaucoup de secteurs (sauf dans le secteur énergétique) et  stimulant la consommation. Dans ce jeu l’Iran paraît plus stable et davantage en phase avec les intérêts américains et européens alors que l’Arabie Saoudite qui commence à excéder ses alliés historiques sur le plan diplomatique essaie de diversifier son économie latente.

Infographie Pétrole

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