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GFBiochemicals, l’innovation durable pour tourner la page du pétrole

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Première entreprise à produire des substituts durables au pétrole à l’échelle industrielle, GFBiochemicals a récemment fait la une des journaux. En effet, El Pais a affirmé à tort en mars qu’elle faisait de son co-fondateur, Mathieu Flamini – footballeur français jouant à Getafe, en Espagne – « le joueur le plus riche au monde ». Si le savoir faire de l’entreprise italienne a fait l’objet des estimations les plus exagérées, il relève tout de même d’une technologie à fort potentiel.

gf biochemicals mathieu flamini pétroleGFBiochemicals a été fondée en 2008, alors que le cours du pétrole atteignait son record historique, à près de 130$ le baril. Sa technologie a pour but d’obtenir de l’acide lévulinique à partir de la biomasse de déchets agricoles. Cette molécule peut en réalité être utilisée pour créer des pesticides, du parfum, des solvants, du plastique ou encore dans l’industrie pharmaceutique. Selon Mathieu Flamini, elle pourrait « remplacer le pétrole sous toutes ses formes ».

Pour l’heure, en ce qui concerne les carburants, les biocarburants de 1ere génération, issus des produits alimentaires (soja, colza, betterave, etc.) prédominent comme substituts au pétrole. Les Etats Unis et le Brésil en dominent la production (44% et 22% en 2016), très loin devant l’Allemagne (3e avec 4%). Dès lors, l’Europe a tout intérêt à compenser son retard en investissant dans la seconde génération des biocarburants, qui cherche à utiliser des déchets végétaux (bois, paille, etc.). Contrairement aux agro-carburants de la 1ere génération, elle s’appuie sur une matière première abondante, qui n’entre pas en contradiction avec la logique alimentaire. GFBiochemicals table par conséquent sur l’émergence d’un marché à très fort potentiel, puisque la 3e génération (les algo-carburants) tarde à se concrétiser. L’autre co-fondateur, Pasquale Granata, annonce vouloir multiplier par 5 sa production annuelle d’ici 2019, tout en proposant des prix quatre fois moins chers que les formules existantes.

Il défend d’autre part son projet comme un fer de lance pour le développement du sud de l’Italie. Basée à Caserta (Campania en Italie) dans une région où le chômage touche 22% de la population active, la firme entend capitaliser sur la bio-économie pour revitaliser les régions agricoles sud-italiennes. L’entreprise compte donc sur son cofondateur Mathieu Flamini, ambassadeur de luxe, pour convaincre à l’échelle européenne de la révolution qu’elle amorce. Ce dernier multiplie déjà les apparitions lors des sommets de l’Union autour de la bio-économie dans le but d’en faire une composante fondamentale de la politique d’innovation durable désormais inhérente au projet européen.

 

 

 

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