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La puissance militaire du Tchad : un atout à mettre au service de la Force Conjointe du G5 Sahel (1/4)

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Créé le 16 février 2014 à Nouakchott, le G5 Sahel composé du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad, naît du besoin de garantir les conditions du développement et de la sécurité à travers une structure ad hoc dotée de capacités fonctionnelles et opérationnelles adaptées au contexte régional[1]. La création de cette nouvelle organisation, bien qu’envisagée dans un environnement institutionnel dense[2], marque du moins la prise de conscience desdits États quant à la nécessité de mutualiser leurs efforts en raison de la volatilité du contexte local. Un impératif sécuritaire régional matérialisé par la mise sur pied d’une Force Conjointe transfrontalière de 5000 hommes, le 2 juillet 2017 à Bamako[3].

Le Tchad au sein du G5 Sahel. Les Yeux du Monde
Le Tchad au sein du G5 Sahel.

Parmi les pays qui constituent le G5 Sahel (voir carte ci-contre), le Tchad apparaît incontestablement comme un acteur stratégique majeur dans la lutte contre le terrorisme en Afrique. Le déploiement de ses troupes sur divers fronts[4] ainsi que l’expérience de terrain de son armée l’ont non seulement érigé en allié de premier plan de la France, mais également hissé en point d’appui incontournable dans l’architecture sécuritaire sahélienne. Cependant, cette position de « première ligne » occupée par le Tchad dans la lutte contre le terrorisme n’est pas sans risque. Le pays étant en effet durement frappé par une crise économique depuis quelques années, son surinvestissement militaire hors de ses frontières nationales laisse désormais apparaître d’indéniables limites. C’est pourquoi, fort de ses expériences passées, mais autant en raison des contraintes auxquelles il fait face, la présente analyse se propose de décrypter quel rôle pourrait jouer l’État tchadien au sein de la Force Conjointe du G5 Sahel, le nouvel instrument de coopération sécuritaire propre aux États sahéliens.

Un savoir-faire militaire ancré dans l’histoire tchadienne

L’armée est l’instrument primordial de régulation de la vie politique du Tchad et son principal atout sur la scène internationale. Un éthos qui s’enracine dans une histoire ponctuée d’incessantes razzias et de perpétuelles conquêtes conduites sous la bannière de l’islam[5]. Ainsi, par-delà les coups d’État à répétition, les mutineries épisodiques ou les rébellions intermittentes qui le maintiennent dans une situation de conflictualité permanente vectrice d’une instabilité sociopolitique structurelle[6], la pérennité des conflits tchadiens a surtout favorisé le développement d’un savoir-faire dans le métier des armes[7]. De telle sorte que depuis le déclenchement de la rébellion du Frolinat en 1966[8], les différents chefs d’État qui se sont succédé à la tête du pays à partir de 1979[9] sont, soit directement issus de ce mouvement, soit appartiennent à l’une de ses ramifications[10].

Cette culture guerrière qui fixe l’armée en socle d’appui indispensable dans la conduite des affaires de l’État induit que le maintien au pouvoir des dirigeants tchadiens dépend prioritairement de leur capacité à gérer habilement une scène sociopolitique en constante mutation[11]. Les mécanismes de projection du Tchad dans son voisinage immédiat et au-delà rendent également compte du rôle prééminent joué par les armes dans la vie « au jour le jour » du pays[12]. À cet égard, la guerre menée contre la Libye de 1978 à 1987 ne sera que le prolongement du combat qui oppose tout d’abord le pouvoir central tchadien aux différents mouvements de rébellion, puis le pouvoir central et ses alliés rebelles aux mouvements soutenus par la Libye[13]. Tandis que la « greffe tchadienne »[14] de la crise du Darfour[15] va dans le même ordre d’idées, révéler l’imbrication des conflits du Tchad et du Darfour. En l’occurrence, l’atomisation des mouvements rebelles tchadiens permet une sanctuarisation des oppositions au sein des pays voisins avant de conduire à une guerre par procuration entre le Tchad et le Soudan.

Dans une dimension plus formelle, il se dégage que la multiplication des interventions militaires du Tchad, au sein d’unités internationales, atteste plus de l’exportation du savoir-faire reconnu de l’Armée Nationale Tchadienne (ANT) que de la poursuite d’objectifs stratégico-sécuritaires fondés sur la recherche de la paix et de la stabilité régionale. À cet effet, l’apport décisif au cantonnement de Boko Haram dans le cadre de la Force Multinationale Mixte (FMM)[16] qui à première vue semble, uniquement, se justifier par l’impérieuse nécessité pour le Tchad de sécuriser une zone économiquement stratégique[17], manifeste davantage sa puissance militaire et traduit par ailleurs en l’absence de réels concurrents dans la zone, une aspiration au leadership régional[18]. Notamment à travers la poursuite d’opérations déterminantes sur le territoire nigérian[19] et l’envoi d’importants contingents au Cameroun[20] et au Niger[21] pour venir en appui aux armées locales passablement débordées. L’engagement en première ligne lors de l’opération Serval au Mali s’inscrit également dans cette optique. Car, bien que ne faisant pas partie de la Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest (CÉDÉAO)[22], le Tchad sera sollicité pour venir en appui à l’armée française[23] en dépit de sa participation à d’autres missions internationales.

Une capacité opérationnelle importante au sein du G5 Sahel

Pour répondre à ces multiples sollicitations le Tchad bénéficie certes du soutien de partenaires internationaux, particulièrement la France[24] et les États-Unis[25], mais ne manque cependant ni de ressources humaines, ni de moyens logistiques propres acquis au gré des soubresauts guerriers qui jalonnent l’histoire du pays. À ce propos, les vacillements que connaît le régime d’Idriss Deby suite aux incursions de deux rébellions venues du Darfour en l’occurrence l’offensive du Front uni pour le changement (FUC) en avril 2006 puis l’attaque de colonnes de rebelles assiégeant pendant des heures la présidence à N’Djamena en février 2008, seront par exemple à l’origine d’importants achats d’armes facilités par l’abondance des ressources financières issues des revenus pétroliers[26].

Les dépenses militaires du Tchad entre 1983 et 2016. G5 Sahel, Les Yeux du Monde.

Selon le SIPRI (cf. illustration ci-dessus), le cumul des fonds alloués aux achats d’armes en 2008 s’élève à environ 208,141 milliards de F.CFA, soit un niveau de dépenses équivalent à 438 millions de dollars, période post-putsch[27]. Pour l’année 2017 par exemple, il se situe à environ 117, 197 milliards de F.CFA synonymes de 207 millions de dollars[28]. De manière générale, il ressort que les dépenses militaires du Tchad sont en constante évolution depuis le début des années 2000. Comme l’illustrent les moyennes par période et l’augmentation des achats en armement. Ainsi les dépenses militaires du Tchad s’élèvent de 2000 à 2004 à 19,3 milliards de F.CFA (soit 34,7 millions de dollars), de 2005 à 2009 à 224,47 milliards de F.CFA (soit 403,6 millions de dollars), et de 2010 à 2014 à 346,496 milliards de F.CFA (soit 612,8 millions de dollars)[29]. Il en résulte naturellement que la part des acquisitions en armes dans le produit intérieur brut du Tchad s’accroît également au cours de la même période. C’est ainsi que de 2000 à 2004 elle se monte à 1,5 %, et de 2005 à 2009 à 5,5 %, ou de 2010 à 2014 à 7,1 %[30].

En 2013, le pays dispose ainsi d’un arsenal constitué de véhicules blindés à chenilles et à roues, de chars T-55, de plusieurs Sukhoi, de MIG-29, d’avions de transport et d’hélicoptères de combat[31]. Avec un effectif d’environ 34 000 hommes, l’armée nationale du Tchad apparaît comme la mieux pourvue en hommes au sein du G5 Sahel[32]. De plus, ces chiffres occultent la part du marché informel, d’autant que dans un contexte de crise sociopolitique permanente, d’importantes quantités d’armes entrent de manière dissimulée dans le pays. Ce sera notamment le cas lors de la prise d’assaut du palais présidentiel et des points stratégiques de la ville de N’Djamena par les rebelles en 2008. Pour parer à l’urgence, les livraisons d’armes empruntent un circuit parallèle pendant l’attaque. C’est en effet directement à l’aéroport que se feront les achats d’armes livrés par des avions Antonov[33]. Les sommes impliquées sont impressionnantes, puisque près de 300 milliards de F.CFA seront dépensés, un montant bien supérieur au coût des acquisitions légales d’armes[34]. Tout compte fait, si le Tchad jouit de bonnes aptitudes opérationnelles, ses capacités financières et diplomatiques restent toutefois limitées.

Les auteurs

Stéphane Bertrand Andenga est analyste au sein du 2r3s (Réseau de Réflexion Stratégique sur la Sécurité au Sahel) et doctorant à l’Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC).

David Vigneron est Secrétaire général du 2r3s (Réseau de Réflexion Stratégique sur la Sécurité au Sahel) et docteur en géographie.

Ezept Valmo Kimitene est expert associé au 2r3s (Réseau de Réflexion Stratégique sur la Sécurité au Sahel) et docteur en géographie.

Sources

[1] TISSERON A., « G5 Sahel : une simple organisation de plus ? », GRIP, Éclairage, p. 2, 25 mars 2015.

[2]Avec une constellation d’acteurs divers impliqués, cf. ICG, « Force du G5 Sahel : trouver sa place dans l’embouteillage sécuritaire », Rapport n° 258, 12 décembre 2017.

[3] Il faut souligner que cette Force Conjointe du G5Sahel est adossée à l’Union africaine et soutenue par la Résolution 2359 des Nations-Unies adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité le 21 juin 2017. Par ailleurs, laForce Conjointe G5 Sahel compte cinq bataillons de 650 hommes, dont 550 militaires, 100 policiers et militaires répartis sur trois fuseaux : « un fuseau Ouest », (Mauritanie-Mali), « un fuseau Centre », (Mali-Burkina-Faso-Niger), « un fuseau Est », (Niger-Tchad). En outre, « La création de la FC-G5S est un moyen de pérenniser les organes de coordination et de planification issus de la coopération poussée entre Barkhane et les armées sahéliennes dans le cadre de la coopération transfrontalière (PMCT) », Source : DESGRAIS N., « La Force Conjointe du G5 Sahel (FC-G5 Sahel) ou l’émergence d’une architecture de défense propre au Sahel », Conseil supérieur de la formation et de la recherche stratégique, (CSFRS), Paris, décembre 2017, pp. 12-13.

[4] Les troupes tchadiennes se sont en effet déployées sur plusieurs théâtres d’opérations. En l’occurrence au sein de la Mission des Nations-Unies en République Démocratique du Congo (MONUSCO), de la Mission de Consolidation de la Paix en Centrafrique (MICOPAX), de la Force Multinationale Mixte (FMM) de la Commission du Bassin du Lac Tchad, de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations-Unies pour la Stabilisation du Mali (MINUSMA), de la Mission des Nations-Unies en Haïti (MINUAH), de l’Opération Serval au Mali en 2013 ou de la patrouille mixte Tchad/Soudan chargée de la sécurisation des frontières des deux pays.

[5] DEBOS M., 2013, pp. 21-22.

[6] ADOUM S. A., « Tchad : des guerres interminables aux conséquences incalculables », in Guerres mondiales et conflits contemporains, n° 248, 2012/4, pp. 51-52.

[7] DEBOS M., op.cit.

[8] Le Front de Libération Nationale du Tchad ou plus communément le Frolinat est un mouvement armé tchadien crée le 22 juin 1966 à Nyala au Soudan par Ibrahim Abacha avec le soutien de la Centrafrique, de la Libye et du Soudan pour lutter contre les discriminations dont étaient victimes les populations musulmanes du nord, du centre et de l’est du fait d’un pouvoir sudiste animiste/chrétien.

[9]LolMahamatChoua jusqu’à Idriss Deby en passant par GoukouniWeddeye et Hissein Habré.

[10]Yedina, Blog D’A. IBN-OUMAR « Tchad ; que reste-t-il du FROLINAT ? », septembre 2016, accessible à l’URL :https://yedina.net/2016/09/10/tchad-que-reste-t-il-du-frolinat/

[11]TISSERON A., « Tchad : l’émergence d’une puissance régionale ? », Institut Thomas More, Note d’actualité, n° 34, juillet 2015, p. 4.

[12] Sur ce point Marielle DEBOS (2013) retrace la montée en puissance des « hommes en armes entre 1973 et 1977, période où l’État tchadien se militarise et, concomitamment, les forces rebelles se professionnalisent ». De plus, l’incapacité des oppositions civiles fait que les armes restent la clé du succès politique. « Ainsi, tout cadre politique passera-t-il à un moment ou à un autre par le maquis et, inversement, le cadre politico-militaire en rébellion sera un ancien politique.Repris de SEIGNOBOS C., « [Marielle Debos].Le Métier des armes au Tchad. Le gouvernement de l’entre-guerres », note de lecture, Afrique contemporaine, n° 246, 2013, pp. 151-153.

[13] OTAYEK R., « La Libye face à la France au Sahel : qui perd gagne », Politique Africaine, n° 16, 1984, pp. 66-85.

[14] MARCHAL R., « Tchad/Darfour, vers un système de conflit », in Politique africaine, n° 102, 2006/2, p. 141.

[15]Pour plus d’informations sur la crise au Darfour, se référer à la page d’Human Right Watch dédiée accessible à l’URL : https://www.hrw.org/fr/news/2008/04/25/crise-au-darfour

[16] La Force multinationale mixte (FMM) en anglais Multinational Joint Task Force a été créée en 1994 pour lutter contre le banditisme et la criminalité dans la région du bassin du Lac Tchad. Effectivement mise en œuvre en 1998, elle sombre néanmoins dans la léthargie et ne sort de son hibernation qu’en 2012 avec la montée en puissance de BokoHaram. Depuis 2015 son quartier général est situé à N’Djamena, elle réunit désormais le Bénin, le Cameroun, le Niger, le Nigéria et le Tchad.

[17] Pays enclavé, le Tchad effectue l’essentiel de ses échanges commerciaux avec le Nigéria et le Cameroun, deux pays qui représentent ses principales voies d’accès à la mer. L’insécurité générée par BokoHaram dans la région du bassin du Lac Tchad fait ainsi planer le risque d’une asphyxie pour l’économie du pays. En effet, 40 % des exportations du  bétail tchadien sont dirigées vers le Nigéria et l’approvisionnement en produits importés dépend du corridor routier Douala/Maroua/N’Djamena.

[18]FOURNIER V., « Tchad : Idriss Deby, le boss du Sahel », Jeune Afrique, mars 2015, accessible à l’URL :http://www.jeuneafrique.com/226107/politique/tchad-idriss-d-by-itno-le-boss-du-sahel/

[19] COCHEZ P., « Le Tchad intervient au Nigéria contre BokoHaram », La Croix, le 02 février 2015. accessible à l’URL : https://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Afrique/Le-Tchad-intervient-au-Nigeria-contre-Boko-Haram-2015-02-02-1275929

[20] NKALWO NGOULA J. L., « Le jeu des acteurs étatiques sous régionaux dans la lutte contre BokoHaram », Irénées, septembre 2016.

[21]République du Cameroun, Présidence de la République,« Lutte contre BokoHaram : le Tchad envoie des troupes au Niger », accessible à l’URL : https://www.prc.cm/fr/actualites/1123-lutte-contre-boko-haram-yaounde-et-n-djamena-mutualises-leur-forces

[22] Sur laquelle la France compte à terme s’appuyer pour prendre le relai avec d’autres acteurs supranationaux (Union Africaine, MINUSMA au premier chef).

[23] MAGRIN G., « Les ressorts de l’intervention militaire tchadienne au Mali », in Echo géo, 2013, accessible à l’URL : https://journals.openedition.org/echogeo/pdf/13444

[24] Historiquement, la coopération militaire entre le Tchad et la France est vieille de plusieurs décennies. À titre d’exemple, c’est en 1976 que la France et le Tchad concluent un « accord de coopération militaire technique » qui vise à renforcer les capacités militaires tchadiennes en liaison avec les militaires français présents sur place. Environ 1000 militaires français seront par la suite stationnés au Tchad dans le cadre de l’Opération Epervier. Une opération déclenchée en 1986 pour faire barrage à l’intrusion des forces libyennes sur le territoire tchadien. Il s’agissait alors de contrecarrer le soutien de la Libye à GoukouniWeddeye renversé en 1981 par Hissène Habré avec l’appui de la France et des États-Unis. L’Opération Epervier qui vient en remplacement de l’Opération Manta entreprise pour les mêmes raisons prendra fin en 2014 suite à la mise sur pied de l’Opération Barkhane.

[25] RAMADJI V., « Tchad : les États-Unis offrent deux avions à l’armée de l’air », Tchadinfos, 03 mai 2018, accessible à l’URL : https://tchadinfos.com/tchad/tchad-les-etats-unis-offrent-deux-avions-a-larmee-de-lair/

[26]TALLES O., « Au Tchad, l’argent du pétrole finance surtout les armes », La Croix, le 30 janvier 2012, accessible à l’URL :https://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Au-Tchad-l-argent-du-petrole-finance-surtout-les-armes-_EP_-2012-01-30-763451

[27]CCFD-Terre-Solidaire, « Le développement piégé : les transferts d’armes et le développement du Tchad », janvier 2012, p. 25, accessible à l’URL : https://ccfd-terresolidaire.org/IMG/pdf/rapport_tchad_ccfd-ts.pdf

[28] Tchad-Indicateurs économiques, disponible sur https://fr.tradingeconomics.com/chad/indicators

[29]Source : SIPRI militaryExpenditureDatabase, cité par LAVILLE C., “Les dépenses militaires et l’aide au développement au Sahel quel équilibre ? », Fondation pour les Études et Recherches sur le Développement International, (FERDI), Working Paper, DevelopmentPolicies, n° 174, novembre 2016, p. 13.

[30]Ibid., p.14.

[31] TISSERON A., « Tchad : l’émergence d’une puissance régionale ? », Op.cit., p. 7

[32]Comparée à celles du Burkina Faso (11 000), du Mali (15 000) de la Mauritanie (20 000) et du Niger (10 000). Sources : TOUCHARD L. (2017).

[33] CCFD-Terre solidaire, op.cit., p. 7.

[34]Ibid., p. 8

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