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Mali : les terroristes regagnent-ils du terrain ?

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Ce vendredi 3 octobre, des troupes nigériennes de la Minusma ont été attaquées dans la région de Gao (dans nord-est du Mali). Les attaques de djihadistes dans le nord du Mali sont en recrudescence depuis le mois de mai dernier et le redéploiement des forces françaises a mis en évidence la présence des casques bleus en première ligne. Qu’en est-il de la stabilité du pays et de la solidité de la présence malienne et onusienne face aux forces djihadistes ?

La Minusma, pilier de la stabilisation de la situation au Mali, est de plus en plus prise pour cible par les terroristes.
La Minusma, pilier de la stabilisation de la situation au Mali, est de plus en plus prise pour cible par les terroristes.

Le convoi de l’ONU a été attaqué par des hommes à moto armés de lance-roquettes. Ce type d’attaque rapide est en recrudescence dans la région du nord-Mali, ainsi que les engins explosifs sur le bord des routes. C’est aussi la plus meurtrière depuis le déploiement des casques bleus de la Minusma en 2013. Le chargement du convoi, de l’essence, a, il est vrai, joué un rôle dans le lourd bilan de l’embuscade. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a déclaré qu’entre le 27 mai et le 15 septembre, la Minusma et son personnel ont essuyé 27 attaques. Depuis le début de la mission le 1er juillet 2013, 30 casques bleus ont été tués et 90 blessés. Malgré tout, l’ONU dispose de 9300 soldats et policiers au Mali, pour la plupart stationné dans le nord. L’ONU a aussi indiqué qu’elle continuait d’étendre ses opérations dans la zone et qu’elle comptait sur les négociations d’Alger pour ramener la paix dans le pays.

En juillet dernier, le gouvernement malien et six groupes armés du nord du Mali ont signé une feuille de route des négociations en vue de rétablir la paix. Le deuxième round s’est ouvert début septembre à Alger mais sans faire de progrès remarquables. C’est pourtant de la réussite de ce sommet que dépend la stabilisation du pays et donc d’une part importante de la région. De plus, à ce problème externe à la Minusma vient s’ajouter un problème interne : les éléments tchadiens de la Minusma (1211 soldats) menacent de quitter la force car ils se sentent directement ciblés par les djihadistes et qu’aucune force ne vient les relever en première ligne. Il est vrai que par leur expérience du combat dans le sahel et leur expérience de la lutte contre les djihadistes, les tchadiens font une cible de choix pour les terroristes qui ont tout intérêt à les chasser du terrain.0 L’armée tchadienne en est à affirmer que ses forces sont utilisées comme « bouclier » par la Minusma.

La solution au problème de réimplantation des djihadistes au nord-Mali est donc avant tout politique.

Il s’agit d’atteindre un accord entre les mouvements séparatistes du nord du pays et le gouvernement malien mais aussi de rééquilibrer les rôles entre les différents éléments des forces de la Minusma (principalement des soldats tchadiens et nigérians). Ces résolutions sont d’autant plus urgentes que la France s’est lancée dans l’opération Barkhane dans le Sahel et tout particulièrement vers le sud-ouest libyen pour endiguer le flot d’armes et de renfort djihadistes. Les autorités maliennes et les spératistes parviendront-ils à un accord avant que la pression djihadiste ne se fasse trop importante ?

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