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L’Iran lance sa centrale nucléaire controversée

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Aujourd’hui pourrait bien marquer être date importante dans l’histoire du nucléaire mondial. En effet, un nouveau pays, et pas des moindres, l’Iran, lance officiellement aujourd’hui sa première centrale nucléaire à Bouchehr, dans le Sud du pays. Cette inauguration s’est effectuée en présence d’agents de l’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique) et sous les flashs des photographes du monde entier. Et dire que la construction de cette centrale était prévue depuis… 35 ans ! Depuis ce temps, de Révolutions en retards et pressions internationales, le programme nucléaire iranien n’a jamais pu démarrer.

A vrai dire, l’Iran était bien trop seul et trop surveillé pour pouvoir développer tout seul une telle centrale. L’appui de la Russie a ainsi été déterminant. Et lorsque le chef du projet Ali Salehi a beau déclarer que cette centrale démontre « la puissance des activités nucléaires iraniennes », il oublie un peu trop vite cet apport essentiel. Du côté russe, on se contente d’affirmer que des pays peuvent librement, sous surveillance de l’AIEA, se doter de centrales de ce type.

Ce lancement apparait, pour nous Occidentaux, bizarre. Comment la communauté internationale, si véhémente il y a quelques mois, peut-elle autoriser un tel lancement ? Les arguments iraniens ont-ils (enfin) convaincu les Occidentaux ? L’Iran est signataire du Traité de Non-Prolifération (TNP), on ne voit donc pas pourquoi, stricto sensu, ce pays pourrait développer un programme de nucléaire autre que civil. Mais l’Iran a terriblement besoin de cette centrale pour assurer son autonomie en électricité.  Rappelons que des partenaires français et allemands étaient censés fournir à l’Iran le combustible pour faire marcher la centrale. Mais, soi-disant, un climat de défiance aurait empêché cette entreprise…

Voilà donc l’Iran lancé vers la voie de l’autonomie nucléaire. Mais autonomie parait être un bien grand mot. Les Russes garantissent que l’Iran ne parviendra jamais à fabriquer une bombe nucléaire avec de telles installations. Ils en gardent d’ailleurs le contrôle, car seul du combustible russe est autorisé à approvisionner la centrale. Voilà donc le compromis trouvé par la communauté internationale : on permet à l’Iran de fabriquer de l’énergie (fût-elle nucléaire) mais sans dérives possibles. Enfin un accord et non pas des sanctions unilatérales et dictées par l’ONU. Parfois, la démocratie et le dialogue ont du bon. Souhaitons que ce soit plus souvent…

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