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La droite chilienne en perdition

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Pablo Longueira, le candidat de l’UDI (Union démocratique indépendante) à la succession de Sebastian Piñera, a annoncé qu’il se retirait de la course à la présidentielle, à quatre mois de l’événement.  Le dorénavant ex-candidat à la présidentielle s’est retiré pour cause de dépression qui rejailli sur toute la droite chilienne après cette annonce impromptue.

Les élections auront lieu le 17 novembre, la droite n’a donc plus que peu de temps pour se remettre de la balle qu’elle s’est elle-même tirée dans le pied. L’ex ministre de l’économie devait se présenter pour faire face à l’ancienne présidente socialiste Michelle Bachelet.

Face à cette situation, Michelle Bachelet est par conséquent plus que jamais favorite du scrutin. Elle était déjà donnée vainqueur avant cet épisode avec 39% des votes au premier tour contre 25% pour Pablo Longueira. Ce dernier pourrait être remplacé par l’actuelle ministre du Travail, Evelyn Matthei.

Cette défection, bien que cette fois découlant d’un soucis personnel, semble être symptomatique d’une droite chilienne inefficace et très décriée depuis la prise de pouvoir début 2010 de Sebastian Piñera.

En effet la popularité de ce dernier a rapidement chuté jusqu’à attendre les 30%, le résultat le moins haut depuis le retour à la démocratie depuis 1990, à peine un an après avoir été élu.

On retient notamment la très mauvaise gestion des crises estudiantines qui auront secoué son mandat sans qu’il ne parvienne à s’en défaire. Le système éducatif chilien n’est en effet que peu aidé par l’Etat, qui n’y consacre que 4,5% de son PIB. Un système très inégalitaire avec des établissements publics procurant des cours d’une qualité très perfectible. Seul le privé permet de tirer son épingle du jeu, mais encore faut-il pouvoir payer l’entrée dans ces universités, ce qui est réservé aux classes aisées de la société chilienne.

Le principal fait d’armes pour Piñera aura finalement été de bénéficier d’un concours de circonstance lors de l’affaire des mineurs chiliens en octobre 2010. A cette époque, 33 mineurs étaient restés enfermés soixante-neuf jours dans la mine de San José.  Sebastian Piñera avait profité de l’issue heureuse de l’épisode pour surfer sur une vague de popularité ascendante. Il n’aura pas pu faire fructifier cet événement qui servait de cache misère, mais qui n’aura duré qu’un temps.

L’échec de la droite après ce premier retour au pouvoir depuis la dictature d’Augusto Pinochet est donc criant.

Un retour de Michelle Bachelet aux affaires est donc plus que probable. Toutefois la candidate de la gauche chilienne qui s’apparente au messie en ces temps difficiles a aussi sa part d’ombre. Derrière son charisme et son image qui la rende populaire, son penchant à être effacée dans le débat et à ne pas se mettre en avant pourrait la mettre en difficulté en cas de victoire à l’élection.

Une leader qui plait mais qui aurait donc du mal à prendre des positions fermes.
Elle devrait toutefois faire mieux que son prédécesseur qui symbolise dorénavant l’échec de la transition démocratique de la droite chilienne.

Avant de tirer plus de conclusions, attendons que M.Bachelet soit élue à nouveau, tout est possible sur la scène politique chilienne à l’exemple de l’étonnant cas Pablo Longueira.

 

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