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Les FARC de retour en politique ?

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Près de 50 ans après sa création, un accord historique a été signé entre le gouvernement colombien et les forces révolutionnaires des FARC le 14 novembre. L’organisation terroriste est-elle en train d’abandonner la lutte armée ?

1964. Manuel Marulanda créé le mouvement des FARC. Cinquante ans plus tard, l’organisation  revendique plus de 200 000 morts et de nombreux enlèvement dans les différents conflits qui ont eu lieu depuis sa création. Pourtant, depuis la fin des années 90, le mouvement est en perte de vitesse. Le Plan Colombie lancé en 2000 avec le soutien des Etats-Unis l’a fortement touchée, de même que l’assassinat de leur chef Alfonso Cano en 2011. En parallèle, le soutien de la population colombienne et surtout des paysans – leur vivier historique – diminue, ceux-ci ne voyant pas leur situation s’améliorer alors que la violence, les enlèvements et les extorsions de fonds sont, eux, omniprésents.

Depuis près d’un an, les FARC et le gouvernement colombien sont en pourparlers à huis clos à la Havane.

Six points principaux sont abordés : la réforme agraire, la participation des FARC à la vie politique, l’amnistie des guérilleros la fin de la lutte armée, le narcotrafic, les réparations pour les victimes.

C’est le deuxième – une participation partielle à la vie politique des FARC – qui a été conclu ce jeudi. Celui-ci est un premier pas vers,  à terme, l’abandon de l’utilisation de la violence comme moyen d’action politique par les FARC. Le gouvernement s’engage à créer des circonscriptions spéciales pour les zones en conflit et à  d’étendre la scène politiques aux mouvements sociaux. La question du retour en politique des FARC est ainsi remise à l’ordre du jour, mais elle est toujours en suspens. En effet, la loi colombienne interdit aux coupables de crimes contre l’humanité de se présenter aux élections. De nombreux procès et condamnations pèsent sur les FARC, et leur retour à la vie politique ne saurait se faire sans une loi d’amnistie. Ce sera là l’un thèmes majeurs des discussions des points suivants des négociations.

Le troisième cycle de négociations, qui devait s’ouvrir ce lundi, a été reporté d’un commun accord à une date ultérieure, preuve que les avancées restent encore hésitantes. La question des drogues illégales doit en effet être retravaillée des deux côtés avant d’aborder le sujet de l’amnistie des guérilleros. Une manière de laisser le temps faire son œuvre avant d’aborder un sujet sensible : la population n’est pas encore prête à oublier ses bourreaux.

Parvenir à faire abandonner la lutte armée aux FARC serait une victoire majeure pour Dos Santos. Les FARC, s’ils sont diminués et ne semblent aujourd’hui plus capables de remporter la victoire par les armes, ont toujours un pouvoir de nuisance exceptionnel en Colombie.

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