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Chavez protège-t-il les révolutionnaires colombiens ?

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Entre le Venezuela et la Colombie, la tension est montée d’un cran depuis les lourdes accusations portées par le président colombien Uribe à l’encontre du régime de Chavez au sujet d’un éventuel accueil (voire protection ?) de révolutionnaires colombiens de l’ELN et des FARC. Les Colombiens devraient porter l’affaire devant la Cour Pénale Internationale de La Haye, s’appuyant sur des documents montrant que pas moins de 60 attaques auraient été lancées depuis le Venezuela pour déstabiliser la démocratie colombienne. Des accusations de crime contrée l’humanité ont même été lancées. Des rumeurs annoncent même que certains etarras espagnols auraient rendu visite aux camps des FARC au Venezuela. Bref, c’est parole contre parole, et comme toujours, une médiation internationale devrait être nécessaire pour résoudre la situation.

Mais Chavez ne compte pas se laisser faire, ni se laisser manipuler par l’Organisation des Etats Américains (OEA), ni même par les Etats-Unis. Au cours d’une déclaration publique, en présence de son ami Diego Armando Maradona, le mythique joueur de football argentin, il a même annoncé que cette rupture des relations bilatérales « lui fendait le cœur ». Pour Chavez, cela n’est que pure manigance décidée par Uribe en vue de faire vaciller la révolution chaviste menée depuis dix ans.  Mais il ne devrait pas pouvoir empêcher, bon gré mal gré, une enquête internationale, certainement organisée par l’OEA et l’ONU pour faire la lumière sur cette affaire. Entre ingérence et nécessité de savoir la vérité, le compromis sera certainement difficile à trouver. Mais ne dramatisons pas non plus les choses : de nombreux hauts dignitaires colombiens continuent de considérer le Venezuela comme « un frère ». Il y a donc fort à penser que cette opposition entre Colombie et Venezuela soit plutôt celle de deux hommes, aux egos très marqués.

Reste donc à voir l’action des Etats-Unis. Pour le moment, leur action est modérée, et semble aller dans le sens de la volonté colombienne d’une enquête internationale. Voilà le pragmatisme d’Obama mis en pratique : attendre, attendre, négocier, sans froisser quiconque, car une guerre entre les deux pays aurait de quoi inquiéter les intérêts américains. Mais à vrai dire, la réponse idéale pourrait venir de la Colombie car le futur président Santos s’avère bien plus prompt à négocier avec le Venezuela qu’Uribe. Voilà donc bien une affaire qui devrait faire pschitt.

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