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La redéfinition de l’équilibre nucléaire mondial suspendue à l’avis des républicains

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C’est l’une des désagréables conséquences des élections des mid-terms aux États-Unis : ce n’est plus à Barack Obama de décider de la ratification des accords START mais à John Kyl. Et Obama a utilisé le sommet de l’OTAN à Lisbonne pour tenter de le convaincre de les ratifier maintenant. Pendant ce temps, les Russes s’impatientent.

Le président américain est plus que jamais dans l’eau chaude sur sa politique intérieure mais aussi sur sa politique extérieure. En effet, depuis les élections de mi-mandat du 2 novembre dernier, les républicains du Sénat disposent de davantage de voix : 47 sur 100 contre 41 sur 100 précédemment. Or, pour qu’un projet soit adopté au Sénat, il faut la majorité des deux-tiers. Une majorité déjà difficile à obtenir avant les élections et qui sera quasiment impossible à atteindre désormais. Mais Obama a espoir de faire ratifier le traité avant le 3 janvier car s’est à ce moment là que siègera le nouveau parlement. Un parlement dont le numéro deux de la minorité républicaine est John Kyl. Or, les républicains ne l’entendent pas de cette oreille : M. Kyl a estimé que la ratification du traité est « un processus très compliqué. Cela ne peut pas être fait du jour au lendemain ». Il a notamment invoqué le programme chargé du Congrès et des « problèmes non résolus concernant START et la modernisation » de l’arsenal nucléaire américain. Et ce malgré le fait qu’il appréciait les « efforts de dernière minute de l’administration pour nous renseigner sur l’état des choses ». L’administration, elle, considère avoir fait son travail en discutant longuement avec M.Kyl mardi.

Le problème est que les Russes ont stipulé que la Douma (le parlement russe) n’adoptera pas les accords START s’ils ne sont pas sûr que le parlement américain les ratifiera. Et l’enjeu est de taille : la réduction de 30% de l’arsenal nucléaire des deux grands. Et tout cela avec un contexte mouvementé : l’arrestation de dix ressortissants russes, des espions qui ont ensuite plaidé coupable, en juin dernier et l’extradition du marchant d’arme russe Viktor Bout de Thaïlande vers les États-Unis. Une arrestation que le ministère des affaires étrangères russe a vivement dénoncé mardi. A cela il convient d’ajouter l’installation d’un éventuel bouclier antimissile de l’OTAN en Europe de l’Est. Une installation dont le prétexte, grossier, de l’administration Bush était une défense contre une attaque iranienne. La Russie ne s’était pas trompé en y voyant une provocation.

Mais aujourd’hui la Russie accepte de collaborer moyennant quelques modifications, dans le cadre d’un réchauffement des relations avec les États-Unis. Réchauffement qui doit beaucoup à ces accords START aujourd’hui en péril. C’est pourquoi Obama a insisté à Lisbonne sur le fait que les alliés des États-Unis, « tant en privé qu’en public, ont souhaité que cela (la ratification) ait lieu ». M. Medvedev lui-même a appelé la chambre haute du Congrès américain à « faire preuve d’une approche responsable ». Pas sûr que les républicains aient goûté au commentaire.

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