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Mer de Chine orientale : Pékin reporte les discussions avec le Japon

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Hier, la porte-parole du Ministère des Affaires étrangères chinois a annoncé que la Chine repoussait officiellement les négociations avec son homologue japonais concernant la Mer de Chine orientale. Cette déclaration officielle fait suite à l’arrestation, pour dix jours au moins, d’un chalutier chinois par les autorités japonaises, celui-ci ayant heurté deux bateaux japonais aux abords des îles Diaoyu (îles Senkaku pour les Japonais) mardi.

Or, en dépit des demandes répétées de Pékin en faveur de la libération du chalutier chinois, le Japon a fait la sourde oreille et a poursuivi la procédure judiciaire en vigueur sur le territoire japonais. Le Ministre de la Défense japonais s’est récemment montré inquiet concernant la hausse des activités maritimes chinoises à proximité des eaux territoriales japonaises. Plus généralement, le Japon craint de la croissance du budget militaire chinois (qui a dépassé les 150 milliards de dollars selon les autorités américaines en 2009) ainsi que les prétentions chinoises. Des engins militaires chinois sont d’ailleurs de plus en plus fréquemment aperçus par les autorités japonaises, d’où ces inquiétudes.

Le Ministre chinois des Affaires étrangères a pour sa part indiqué que les agissements japonais sur ces territoires étaient à la fois illégaux et invalides. En effet, il n’a pas hésité à rajouter qu’il n’était pas envisageable de considérer les différents ilots de la Mer de Chine orientale comme n’appartenant pas au territoire chinois, avant de menacer le Japon, qui « récoltera ce qu’il a semé, s’il continue d’agir avec témérité ». Les relations sino-japonaises pourraient donc, à court terme sans doute, pâtir de cet épisode. L’ambassadeur japonais a d’ailleurs d’ores et déjà été convoqué par Pékin, et ce afin de rappeler que la Chine serait intransigeante concernant cette zone maritime qu’elle considère sienne.

Si ces îles sont tant convoitées, c’est qu’elles recèlent à la fois des intérêts stratégiques et énergétiques, d’où des tensions depuis plusieurs décennies entre la Chine et le Japon pour savoir à qui appartiennent ces îles et les eaux qui les entourent. En effet, le sous-sol marin est riche en hydrocarbures et en particulier en gaz, sans oublier les différents minerais. Pékin revendique ces territoires pour le moment sous le contrôle de Tokyo (qui a d’ailleurs réaffirmé sa souveraineté sur cet archipe) selon la Convention de Montego Bay, mais situés sur la continuité du plateau continental chinoisl. Mais n’oublions pas que Taiwan convoite également ces ilots.

Il semblerait aujourd’hui que, après quelques années sans véritable tension concernant les îles concernées ici, la Chine souhaite réaffirme son autorité dans cette zone stratégique et se confronter au Japon. La Chine n’en finit pas de souffler le chaud et le froid avec ses différents partenaires…

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